La Nouvelle-Calédonie franchit un nouveau cap dans sa stratégie économique : une taxe sur les croisières sera appliquée dès 2026, marquant un tournant dans la gestion du tourisme maritime. La mesure vise à faire contribuer davantage les grandes compagnies de croisières, tout en finançant le développement des infrastructures touristiques et des collectivités d’accueil.
Une mesure votée à l’unanimité au Congrès
Adoptée à l’unanimité ce vendredi 28 juin au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, la mise en place de cette taxe a reçu le soutien des groupes loyalistes et indépendantistes. Elle s’inscrit dans une logique de meilleure répartition des bénéfices générés par le tourisme de croisière, qui représente une manne importante pour les commerçants et artisans, mais qui occasionne aussi des coûts pour les communes concernées.
Le texte prévoit une taxation forfaitaire par passager à bord d’un navire de croisière, à l’image de ce qui se pratique déjà dans d’autres régions du monde. Le montant précis n’a pas encore été rendu public, mais les recettes devraient abonder un fonds dédié à l’aménagement des zones touristiques et à la protection de l’environnement côtier.
Une réponse à l’explosion du tourisme de masse
Avec plus de 400 000 passagers de croisière accueillis en 2023, principalement à Nouméa, aux îles Loyauté et à l’île des Pins, la Calédonie connaît une croissance rapide du secteur. Si ces visiteurs ne restent que quelques heures, leur impact est significatif : pression sur les infrastructures, gestion des déchets, consommation d’eau et mobilisation des services publics.
En parallèle, les retombées économiques restent limitées, une grande partie des dépenses se faisant à bord des navires. Cette taxe vise donc à mieux équilibrer les apports et les coûts du tourisme de croisière, selon les autorités calédoniennes.
Des retombées attendues pour les communes
L’objectif du gouvernement calédonien est clair : redistribuer les bénéfices aux territoires qui accueillent les escales, parfois sans moyens suffisants pour gérer l’afflux massif de visiteurs. Les fonds récoltés permettront de soutenir des projets locaux : réhabilitation de quais, toilettes publiques, signalétique, circuits de visite, gestion des flux touristiques.
Les communes des îles Loyauté, de l’île des Pins ou encore de Boulouparis figurent parmi les bénéficiaires prioritaires de ce futur fonds, tout comme Nouméa, qui accueille une majorité des escales.
Une première étape vers une fiscalité touristique plus équitable
Cette taxe sur les croisiéristes s’inscrit dans une réflexion plus large autour d’une fiscalité touristique juste et durable, dans un territoire confronté à des défis budgétaires croissants. En parallèle, d’autres pistes sont à l’étude : redevance hôtelière, écotaxe pour les activités nautiques, ou encore contribution sur les véhicules de location.
Alors que les finances publiques calédoniennes font face à une baisse historique des recettes fiscales, cette nouvelle source de financement vise à compenser une partie des manques et à accompagner la transition vers un tourisme plus responsable.