Un sondage qui fait trembler la ligne officielle
Dans la bataille institutionnelle qui reprend, un chiffre du dernier sondage de La Dépêche de Nouméa fait désordre : 57 % des Kanak interrogés estiment qu’il faut repousser la négociation du futur statut.
Dans le détail : 39 % veulent attendre d’avoir redressé le pays, et 18 % jugent qu’il faut d’abord atteindre l’indépendance économique avant de discuter de l’émancipation politique.
L’UC-FLNKS prise à contre-pied par sa base
Un signal qui sonne comme un démenti cinglant à la posture de l’UC-FLNKS, réunie en congrès le week-end dernier. « De l’indépendance à l’urgence » : tel est le cri d’alerte brandi par l’Union Calédonienne, bien décidée à relancer le processus sans attendre.
Problème : sur le terrain, la base Kanak envoie un tout autre message. La priorité, pour une majorité, reste de reconstruire le pays et de garantir un socle économique solide avant toute rupture institutionnelle.
Reconstruction et services publics : le paradoxe calédonien
Le même sondage révèle un autre paradoxe : 70 % des indépendantistes pensent que la Calédonie pourrait garantir sécurité et services essentiels en cas d’indépendance immédiate, tout en souhaitant, pour beaucoup, différer le moment de la négociation.
Une dissonance qui montre que le lien entre le financement concret des services (par l’impôt, l’économie locale) et l’idéal d’émancipation reste fragile dans une partie des esprits.
Qui porte encore la voix de la base Kanak ?
Alors que le travail, la sécurité, la santé et le pouvoir d’achat restent les priorités numéro un (bien devant le statut politique), ce décrochage entre la direction de l’UC-FLNKS et ses électeurs pourrait rebattre les cartes du rapport de force local.
Une certitude : la base attend du concret. Et pour beaucoup, la question n’est pas de hisser un drapeau demain matin, mais de garantir qu’on pourra encore remplir le caddie à la fin du mois.