Nicolas Metzdorf tire la sonnette d’alarme à la veille du sommet de l’Élysée
Une main tendue… mais pas à n’importe qui
À la veille d’un sommet décisif sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf hausse le ton. Dans un entretien accordé à France Info, le député loyaliste le martèle : « on ne peut pas donner l’indépendance à ceux qui cassent ». Une réponse directe au projet d’indépendance-association défendu par Manuel Valls et soutenu par les indépendantistes, en particulier le FLNKS.
« Ce projet ne respecte pas les trois référendums où les Calédoniens ont choisi la France », insiste Metzdorf. Pour lui, il n’est pas question de contourner ce verdict populaire. Encore moins en offrant les clés du territoire à des responsables politiques qui, selon lui, instrumentalisent la violence comme levier de négociation. Il rejette fermement l’idée d’une double nationalité, d’un siège à l’ONU ou de transferts de souveraineté : « Ce serait un précédent gravissime pour l’unité de la République ».
Une Nouvelle-Calédonie fragilisée… plus dépendante que jamais
Au cœur de l’argumentaire du député : le chaos économique et social hérité des émeutes de mai 2024. Metzdorf évoque un territoire à genoux : 20 % de PIB envolés, des centaines d’entreprises et de maisons détruites, des milliers d’emplois perdus, un exode massif. « On est aujourd’hui plus dépendants de la métropole qu’on ne l’a jamais été », résume-t-il.
Dans ce contexte, toute velléité d’émancipation lui paraît non seulement irréaliste, mais profondément hypocrite. « Avant les émeutes, on finançait la santé, l’éducation, le développement économique. Aujourd’hui, on ne peut même plus assurer nos compétences locales. » Pour Metzdorf, l’heure n’est pas à la souveraineté, mais au redressement.
Il revient aussi sur l’injustice démocratique du corps électoral gelé, dénonçant un système où « des Français installés depuis plus de 20 ans n’ont toujours pas le droit de vote », alors qu’en parallèle, certains partis souhaitent accorder ce droit à des étrangers sur le continent. « C’est un paradoxe français que je ne peux plus accepter », tranche-t-il.
Un appel à la République, pas à la peur
Metzdorf refuse que la peur des violences serve de justification à un recul républicain. Il accuse certains leaders indépendantistes de promouvoir un discours ethniciste et radical, qui « valorise la supériorité d’un peuple sur les autres ». Lui défend un projet universaliste, fondé sur un destin commun entre Kanak, Européens, Asiatiques, Wallisiens, Polynésiens. « Faire peuple, oui, mais dans la France », résume-t-il.
Dans un passage fort, il cible les dérives communautaristes de la gauche française, incarnées selon lui par Manuel Valls et La France Insoumise : « On parle de peuple premier en Outre-mer, mais jamais de Français de souche en métropole. Deux poids, deux mesures ».
Enfin, il dénonce les ingérences étrangères, notamment l’Azerbaïdjan, et rappelle les intérêts géostratégiques majeurs de la Nouvelle-Calédonie : nickel, ZEE, position indo-pacifique. « Ce territoire ne coûte pas à la France. Il peut au contraire lui rapporter, si on se donne une vraie ambition. »