Une économie calédonienne sous perfusion
Paris a parlé. Lors des discussions sur l’avenir institutionnel, l’État a présenté un graphique sans appel : les transferts vers la Nouvelle-Calédonie ont doublé en quelques années.
Entre 2016 et 2024, les aides de l’État sont passées de 1,35 milliard d’euros à 2,7 milliards d’euros. Soit un doublement en pleine crise, illustrant la dépendance croissante du territoire.
Dans le PIB local, ces transferts représentent désormais près d’un quart de la richesse produite chaque année (24 %). Et surtout : chaque habitant perçoit en moyenne 10 000 € par an, soit près de 1,2 million de francs CFP injectés individuellement. Un chiffre colossal.
Collectivités et entreprises : des piliers tenus par Paris
Derrière ces données globales se cachent les réalités du quotidien. Sans ces transferts, les collectivités calédoniennes ne pourraient plus payer leurs agents, financer les services publics ou assurer les aides sociales.
Le secteur privé, lui aussi, repose sur l’État : dispositifs de soutien, chômage partiel, défiscalisation, secours en cas de crise… Tout dépend de l’argent venu de Paris. Le système tient, mais il tient sous perfusion.
Indépendance-association : une promesse sans financeur
Le graphique présenté en dit long. Qui pourra remplacer un transfert de 10 000 € par habitant chaque année ? Ni l’Union européenne, ni un quelconque partenaire extérieur n’a les moyens – ni la volonté – de prendre ce relais.
Ce que la République finance aujourd’hui, elle ne le financera pas pour un pays indépendant. La solidarité nationale s’arrête aux frontières nationales. Sortir de la France, c’est sortir du système. Il ne reste alors qu’un gouffre budgétaire.
Derrière l’indépendance-association, il n’y a pas un projet. Il y a un saut dans le vide.