Une opération d’ampleur menée fin juin dans les eaux internationales proches de la Nouvelle-Calédonie a permis l’interception du navire « Dante » transportant 2,5 tonnes de cocaïne, une quantité inédite depuis près de huit ans. Sept membres d’équipage, originaires du Portugal et d’Équateur, ont été arrêtés et placés en détention provisoire au Camp-Est, faisant peser sur eux des accusations lourdes : acquisition, détention et transport de stupéfiants. Cette saisie exceptionnelle marque une avancée décisive dans la lutte contre le trafic de drogue.
Une opération d’exception coordonnée en zone économique exclusive
Lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 4 juillet 2025, au Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, les détails de cette saisie record ont été dévoilés.
Le 25 juin dernier, après dix jours de surveillance maritime et aérienne, les forces françaises ont intercepté en haute mer le SM Dante, un bateau à moteur clandestin, alors qu’il traversait la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie. Parti du Panama fin mars, le navire a fait une escale au Pérou avant de mettre le cap sur l’Australie, où les 2,5 tonnes de cocaïne devaient être revendues, pour un montant estimé à près de 60 milliards de francs CFP.
Cette opération a mobilisé un dispositif exceptionnel réunissant les Forces armées de Nouvelle-Calédonie, la police nationale, la douane et la justice locale. Sous surveillance aérienne, une longue traque a été menée, culminant par l’arrestation rapide de l’équipage et la saisie intégrale de la cargaison. Le navire, officiellement enregistré sous pavillons tanzanien et panaméen, était en réalité sans nationalité effective, permettant l’application du droit français. Le bateau a ensuite été ramené au port autonome de Nouméa où il a été perquisitionné.
Une enquête judiciaire approfondie et une coopération régionale renforcée
Dès l’arrivée du navire à Nouméa, une information judiciaire a été ouverte par le parquet. Les sept membres d’équipage, deux Portugais et cinq Équatoriens, ont été mis en examen et écroués. L’enquête vise à établir les rôles précis de chacun dans ce trafic organisé et à vérifier leurs éventuels antécédents judiciaires. La procédure comprend l’exploitation d’éléments techniques saisis sur le bateau ainsi que la coopération avec les autorités des pays d’origine des prévenus.
La saisie intervient dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie, même si elle n’est pas une zone de consommation majeure, est située au cœur des nouvelles routes maritimes empruntées par les réseaux internationaux de narcotrafic. Ce positionnement stratégique attire l’attention des forces de l’ordre françaises qui intensifient leur présence et leur coopération avec les polices des États du Pacifique Sud. Cette collaboration transrégionale est essentielle pour contrer l’essor du trafic de cocaïne destiné notamment à l’Australie, marché particulièrement lucratif.
Une avancée majeure dans la lutte contre le trafic international de drogue
Cette opération baptisée « Dante » illustre la montée en puissance des moyens déployés par l’État français en Nouvelle-Calédonie pour sécuriser les eaux du Pacifique. L’utilisation combinée de moyens aériens, maritimes et terrestres a permis d’empêcher l’acheminement d’une cargaison d’une valeur record, portée par un réseau organisé utilisant des techniques sophistiquées de transfert en mer.
La destruction rapide des 2,5 tonnes de cocaïne, pure et sans produits de coupe, conforte l’efficacité des actions menées, tandis que le navire devrait être prochainement démoli.
Cette saisie représente un coup significatif porté aux cartels latino-américains, illustrant la détermination des autorités à préserver la souveraineté française dans cette zone stratégique indo-pacifique.
crédit photo : police nationale de Nouvelle-Calédonie