À neuf mois des municipales, La France insoumise s’isole avec une proposition choc : désarmer les polices municipales.
Une ligne rouge franchie dans la stratégie sécuritaire de LFI
C’est une rupture stratégique qui fait l’effet d’une déflagration. En annonçant que les futurs maires insoumis désarmeraient les polices municipales et démantèleraient certains systèmes de vidéosurveillance, Mathilde Panot ne s’est pas contentée de relancer le débat sur la sécurité : elle l’a fracturé.
La patronne des députés LFI assume une ligne radicale. Objectif : recentrer les moyens sur la police nationale et réhabiliter une approche sociale de la tranquillité publique. Une vision héritée de la gauche des années Jospin, mais largement en décalage avec les attentes actuelles, dans un pays marqué par les émeutes urbaines, les trafics et les violences de rue.
Une riposte immédiate et transpartisane des oppositions
La réaction a été immédiate. Édouard Philippe dénonce une “gauche hors-sol”, Valérie Pécresse parle d’un “suicide sécuritaire”, et même la gauche modérée, comme le socialiste Michaël Delafosse à Montpellier, prend ses distances. Tous défendent les outils de sécurité locale comme des protections essentielles, notamment dans les quartiers populaires.
En filigrane, c’est l’autorité du maire qui est en jeu. Alors que le gouvernement veut encadrer juridiquement les polices municipales, LFI prône leur marginalisation, dans un moment où les édiles réclament davantage de moyens face à l’explosion des incivilités.
Une stratégie à hauts risques pour les municipales de 2026
Cette sortie s’inscrit dans une stratégie de démarcation à gauche. LFI cherche à se distinguer au sein du Nouveau Front populaire, quitte à cliver. Mais ce positionnement antisécuritaire pourrait se heurter à une double impasse : électorale, dans une France préoccupée par l’ordre public ; et institutionnelle, tant les maires sont devenus les premiers remparts de la République.
À l’approche des municipales de 2026, Mathilde Panot jette les bases d’un contre-modèle de gestion locale. Un pari audacieux, qui pourrait bien se retourner contre les Insoumis dans les urnes.