L’ancienne ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a dénoncé le rapport parlementaire présenté par l’Insoumise Sophia Chikirou sur les relations entre l’UE et la Chine, accusant La France insoumise d’emprunter le narratif de Pékin.

Une main tendue à la Chine
Selon la députée Renaissance, LFI veut « mettre l’Europe au service de la Chine ». Si ce document évoque les relations entre l’Union européenne et la Chine, l’ex-ministre y voit surtout des idées reprenant le narratif de Pékin, « au risque de fragiliser notre souveraineté ».
Si Anne Genetet juge « nécessaire » de coopérer avec la Chine, « un partenaire commercial indispensable », elle estime que « cette coopération ne peut être inconditionnelle » et doit « reposer sur une réciprocité stricte, sur la transparence des engagements, et sur le respect des valeurs fondamentales de l’Europe ». Or, l’élue des Français d’Asie, d’Océanie et d’Europe orientale observe un « alignement stratégique avec la Chine » dans le rapport parlementaire de LFI. Elle se montre préoccupée par la proposition de « relancer un accord global sur les investissements, le fameux CAI, pourtant gelé à juste titre par les institutions européennes après les sanctions imposées par Pékin à des députés européens ». « Cette relance serait envisagée sans la moindre exigence de réciprocité ni la moindre garantie solide », estime-t-elle.
Le document évoque aussi le fait de revenir sur la « stratégie indo-pacifique de l’Union européenne afin d’y intégrer la Chine ». Or selon Anne Genetet, LFI oublie que « cette stratégie a précisément été pensée pour ne pas laisser la région être déséquilibrée par la montée en puissance de l’empire du Milieu ».
L’idée de « créer une agence onusienne de supervision du numérique, copilotée par la Chine » fait également bondir la députée macroniste, qui craint qu’un régime autoritaire comme la Chine ait « un droit de regard sur les infrastructures numériques stratégiques de nos sociétés ouvertes ». Enfin, LFI évoque l’éventualité de faire émerger une « monnaie mondiale commune, projet qui ne pourrait que compromettre l’autonomie financière européenne ».
Madame Chikirou et ses amis de La France insoumise semblent oublier que le monde n’est pas un terrain de jeux idéologique, mais le théâtre de compétitions féroces