Je pensais que les incendies d’écoles, c’était fini.
Mais la cantine de James-Paddon est partie en fumée.
Une voisine a vu les flammes.
Les pompiers sont arrivés, mais trop tard.
5 millions de dégâts. Du coup, les gamins iront manger à la maternelle d’à côté.
La maire a dit qu’on faisait déjà des prisons avec des fenêtres grillagées.
Mais visiblement, ça suffit pas.
J’ai aussi appris qu’un gars avait balancé un cocktail Molotov vers le pont d’Apo Gauthey.
La bouteille a explosé contre un mur.
Personne chopé. Classique.
À Bélep, ils ont carrément interdit l’alcool et les armes.
Jusqu’en octobre.
Ambiance.
Mais au milieu du chaos, y’en a qui reconstruisent.
Graphos Print, cramé en 2024, s’agrandit.
435 millions de francs. Avec la défisc locale, heureusement.
Le patron a dit : « Si on attend, on s’écroule. »
Pas faux.
Côté transport, le Néobus revient le 15 à Rivière-Salée.
Ça fait 8 lignes au lieu de 30.
On fait avec ce qu’on a.
J’ai vu des jeunes STMG parler anglais aux croisiéristes.
Ils ont même dansé devant des Australiens.
Apparemment, c’était gênant au début.
Mais ils ont tenu.
Et ouais, ça redore un peu l’image du pays.
À la CCI, d’autres étudiants ont aidé des boîtes sinistrées.
Quatre mois de boulot gratos pour redresser la barre.
Une entrepreneuse a dit que ça lui avait mis « un coup de pied aux fesses ».
Comme quoi, l’école, parfois, ça sert.
Pendant ce temps, le Nord a débarqué à la place des Cocotiers.
Fruits, légumes, plantes, couture.
Ils ont ramené la vibe, comme ils disent.
Y’avait même des philodendrons et des epipremnum.
J’ai pas compris ce que c’était, mais les dames étaient contentes.
Et puis, y’a Nicolas N’Godrela.
52 ans, il part jouer la Coupe Davis avec l’équipe d’Océanie.
Son père l’avait fait avec la France en 73.
Héritage.
Bref.
Entre les écoles qui brûlent, les bus qui peinent, les jeunes qui dansent et les vieux qui y croient encore…
On vit sur une île en équilibre.
Sur une braise.