Des données sensibles sur les permis et les immatriculations ont été ciblées. L’origine de l’attaque reste inconnue.
Une attaque ciblée contre les données calédoniennes
Le mercredi 9 juillet 2025, le réseau de cybersécurité du gouvernement calédonien a détecté une cyberattaque sophistiquée visant les bases de données administratives. Selon les premières analyses, l’incident concerne spécifiquement des informations gérées par la Direction des infrastructures, de la topographie et des transports terrestres (DITTT), notamment celles liées aux permis de conduire et aux certificats d’immatriculation. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a annoncé l’incident dans un communiqué de presse publié ce vendredi 11 juillet.
L’exécutif local a confirmé que des mesures immédiates ont été prises pour isoler les accès informatiques depuis l’extérieur du territoire. L’objectif : empêcher toute propagation de l’attaque et protéger les données sensibles des usagers. À ce stade, l’ampleur réelle de l’incident reste encore à évaluer, mais les autorités se veulent rassurantes.
Un précédent inquiétant lors des émeutes de 2024
En mai 2024, alors que la Nouvelle-Calédonie faisait face à une crise sociale sans précédent, une cyberattaque d’une ampleur inédite avait tenté de perturber les réseaux numériques du territoire. Des millions d’e-mails avaient été envoyés simultanément dans le but de saturer les infrastructures numériques locales, en particulier celles d’un fournisseur d’accès à Internet.
L’objectif était clair : rendre le réseau calédonien inopérant en paralysant les communications numériques. Cette offensive, de type DDoS, avait toutefois été rapidement neutralisée grâce à l’intervention conjointe des services de l’État et des équipes techniques de l’OPT, évitant ainsi des dommages significatifs.
L’origine de cette tentative d’intrusion n’a pas été officiellement confirmée, mais les premières investigations techniques avaient orienté les soupçons vers des serveurs basés à l’étranger, notamment en Russie. Faute de preuves irréfutables, cette piste restait toutefois à l’état d’hypothèse, dans l’attente de conclusions plus solides.
Données personnelles et souveraineté numérique en question
Cet incident pose de nouveau la question de la vulnérabilité des systèmes informatiques dans les territoires ultramarins. Si la Nouvelle-Calédonie dispose de structures de surveillance actives, la répétition de ces attaques démontre l’urgence d’un changement de doctrine. Les données numériques calédoniennes ne peuvent être sécurisées sans un investissement accru dans la cybersécurité, une coopération étroite avec l’État et une véritable stratégie de souveraineté numérique.
Alors que la transition numérique de l’administration s’accélère, cette nouvelle attaque rappelle que le cyberespace est devenu un front stratégique pour la sécurité des territoires. Permis de conduire, cartes grises, identifiants administratifs : l’exposition de ces données pourrait avoir des conséquences durables si elle venait à être confirmée.
Le gouvernement calédonien appelle donc à la prudence, mais aussi à la mobilisation collective pour renforcer les boucliers numériques. En attendant les conclusions de l’enquête, les usagers sont invités à rester attentifs à toute activité suspecte liée à leurs documents officiels.