François Bayrou vient de déclencher une tempête politique avec un plan de rigueur budgétaire inédit. À la clé : 43,8 milliards d’euros ( 5 256 milliards de Francs CFP) d’économies, deux jours fériés supprimés, des retraités mis à contribution et une Assemblée prête à dégainer la censure.
Une rigueur budgétaire assumée, mais explosive
Mardi 15 juillet, François Bayrou a dévoilé les grandes lignes du PLF 2026. Son objectif : ramener le déficit public sous les 5 % du PIB. Pour cela, le Premier ministre a annoncé une série de coupes budgétaires qui touchent l’ensemble des Français. En première ligne : les retraités, les fonctionnaires et les allocataires sociaux. Dans ce plan d’économies, deux jours fériés sont supprimés : le lundi de Pâques et le 8 mai. Motif invoqué : leur faible productivité. Cette mesure, présentée comme symbolique, revient de facto à une baisse de salaire déguisée.
Une attaque contre notre mémoire et nos traditions
dénonce Jordan Bardella.
Autre choc : la mise en place d’une « année blanche ». En 2026, les prestations sociales, les retraites et même le barème de l’impôt ne seront pas revalorisés. Cela signifie que l’inflation, même modérée, se traduira par une perte nette de pouvoir d’achat pour des millions de Français.
La classe politique vent debout contre le plan Bayrou
À peine annoncé, le plan déclenche une fronde transpartisane. Du côté de La France insoumise, le mot d’ordre est clair : c’est une provocation. Manon Aubry, Aurélien Le Cocq et d’autres élus évoquent une motion de censure dès la rentrée. Marine Le Pen va plus loin :
Si Bayrou ne recule pas, nous le censurerons
a-t-elle martelé. Le Rassemblement national s’insurge contre une politique « injuste et aveugle », dénonçant « la dolce vita pour l’État obèse » et « le sang et les larmes pour les Français ». Pour Éric Ciotti, c’est l’illustration d’un exécutif déconnecté, incapable de faire des économies sérieuses sur l’immigration ou le train de vie de l’État.
Même dans le socle gouvernemental, le malaise est palpable. Anne-Laure Blin (LR) dénonce des choix contre-productifs :
Pour plus de productivité, il faut remettre au travail ceux qui n’y vont jamais, pas pénaliser ceux qui bossent déjà !
L’exécutif est isolé, jusqu’au sein du MoDem, où les soutiens se font discrets.
Un plan d’austérité XXL pour combler les trous
Bayrou mise sur un effort collectif de 44 milliards d’euros ( 5 280 milliards de Francs CFP), dont 5,5 milliards d’euros ( 660 milliards de Francs CFP) sur les dépenses sociales. Il prévoit notamment :
Le doublement de la franchise médicale (de 50 ( 6 000 Francs CFP) à 100 euros ( 12 000 Francs CFP) par an)
Une réforme des ALD, pour exclure certains médicaments du remboursement
Le gel de l’évolution des arrêts maladie : au-delà de 30 jours, l’avis du médecin du travail ne sera plus requis
Une désindexation des retraites et une révision de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités les plus aisés
Une suppression de 3 000 postes dans la fonction publique et le non-remplacement d’un départ sur trois dès 2027
Une refonte des niches fiscales, avec un rabot ciblé sur celles « profitant aux plus riches »
Un projet de loi contre la fraude fiscale et sociale est aussi attendu à l’automne, censé rapporter 2,3 milliards d’euros (276 milliards de Francs CFP). L’exécutif espère également tirer 4,2 milliards d’euros ( 504 milliards de Francs CFP) de la suppression des jours fériés, censée doper la croissance. Mais l’opposition fustige un plan déséquilibré, qui « tape toujours sur les mêmes » : les retraités, les chômeurs, les malades, les fonctionnaires.
Le spectre d’une motion de censure grandit. Entre colère sociale, divisions politiques et impopularité record, Bayrou joue sa survie à Matignon. Le gouvernement veut déposer son budget 2026 le 7 octobre. Mais d’ici là, la rentrée s’annonce volcanique.