Le 16 juillet 2025, les auditeurs d’Océane FM ont vidé leur sac. Entre l’inefficacité des services publics, les dérives financières autour du drapeau sur les permis de conduire et une profonde aspiration au vivre-ensemble, la parole citoyenne a claqué comme un coup de tonnerre. À travers cette émission, c’est un miroir sans filtre de la société calédonienne qui s’est tendu, en colère, en perte de confiance, mais pas résignée.
CAFAT, bailleurs sociaux : le ras-le-bol face à l’inaction
La CAFAT est dans le viseur. Un auditeur exaspéré raconte une panne d’eau signalée le 14 juillet à 12h et réparée… 26 heures plus tard.
On a dû appeler dix fois, personne ne répondait, même le standard !
dénonce-t-il. Une autre voix accuse :
C’est un panier de crabes là-bas, plus ils sont, moins ils en font.
Ces défaillances de terrain illustrent une bureaucratie rigide et déconnectée, vécue comme un mépris quotidien. Le plombier est venu, mais trop tard, et les familles ont trinqué.
Depuis deux jours, pas d’eau dans le bâtiment, mais personne ne réagit
insiste un autre. Des dysfonctionnements qui, pour beaucoup, aggravent la fracture sociale et alimentent la défiance envers l’administration.
Permis de conduire : un drapeau à 300 000 francs par jour
C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. L’astreinte de 300 000 francs par jour pour avoir conservé le drapeau FLNKS sur les permis soulève une indignation unanime.
On (le Gouvernement) coupe les aides sociales mais on gaspille 50 millions pour un bout de papier ?
gronde un retraité. Certains pointent la responsabilité du membre du gouvernement Gilbert Tyuienon, d’autres s’en prennent à ceux qui ont saisi la justice :
Si personne n’avait porté plainte, on n’en serait pas là.
Le peuple paie, résume un auditeur, « pendant que les enfants sautent des repas. »
Derrière la question du drapeau, c’est une crise institutionnelle profonde :
Le président du gouvernement est incapable d’agir. C’est le chaos au sommet.
La révolte s’étend à la justice elle-même :
300 000 francs par jour ? Mais il a fait une crise le juge ? On veut la même sévérité pour les multirécidivistes.
Identité calédonienne : vers un drapeau commun ou vers plus de haine ?
Le drapeau FLNKS cristallise un débat identitaire : signe de reconnaissance ou outil de division ? Une auditrice tranche :
Je ne m’identifie ni au FLNKS ni au bleu-blanc-rouge. Je veux un drapeau calédonien.
D’autres relèvent une hypocrisie :
Le drapeau kanak est utilisé dans les réunions du Pacifique ou à Bougival, mais on le refuse sur les permis ? C’est politique.
L’histoire coloniale, les blessures du passé, le besoin de reconnaissance du peuple kanak… tout ressurgit. Mais certains demandent d’avancer :
On est tous mélangés. Il faut arrêter avec “eux” et “nous”.
Un peuple en quête de vivre-ensemble et d’action
Malgré la colère, une lueur : l’appel au rassemblement. Plusieurs auditeurs plaident pour un nouveau départ, débarrassé des querelles ethniques :
Le destin commun, c’est maintenant. Pas demain. Pas hier.
On vit tous ensemble. On se connaît depuis l’enfance. Alors pourquoi se diviser encore ?
rappelle une femme émue. Un autre conclut :
Faut arrêter de s’entretuer entre nous pour des politiciens. C’est nous le peuple.
Face à la confusion, certains veulent se mobiliser concrètement :
Je fabrique du pain au feu de bois et je fais du troc pour redonner du pouvoir d’achat. Voilà une vraie économie locale !
La Nouvelle-Calédonie n’est pas en paix. Elle est en tension. Le peuple demande des comptes, des explications, de la justice. Mais surtout, il appelle à plus de clarté, plus de respect, et surtout plus d’unité. Le référendum de 2026 s’annonce explosif. D’ici là, une chose est sûre : les Calédoniens ne se tairont plus.