La Foa est à bout. Nuits sans sommeil, véhicules volés, incivilités à répétition… la commune connaît une montée inquiétante de la délinquance. Les habitants, lassés d’attendre des réponses, passent à l’action. Saisine du procureur, demande de Conseil Intercommunal de Sécurité, mobilisation citoyenne : le ras-le-bol est général. Dans ce climat délétère, l’absence de réponse fait l’effet d’un abandon. “Trop, c’est trop”, martèlent les riverains.
Un climat d’insécurité permanent : les habitants à bout de nerfs
Les nuits s’enchaînent et se ressemblent à La Foa. Vols de véhicules, cambriolages et agressions rythment désormais le quotidien d’une commune jadis paisible. Le sentiment d’insécurité gagne toutes les franges de la population : familles, jeunes actifs, retraités, commerçants.
Il est devenu impossible de dormir sans craindre le pire
confie une mère de famille installée depuis dix ans à La Foa.
La nuit dernière, c’est encore un pick-up qui a été volé !!!
alerte un habitant excédé. Face à la répétition des faits, le climat est devenu anxiogène, voire explosif. Les citoyens s’interrogent : que fait l’État ? Où sont les mesures concrètes ? Pourquoi tant d’inaction alors que l’urgence est manifeste ?
Une saisine ignorée : l’incompréhension face au silence des autorités
Le 23 juin dernier, un appel formel a été adressé à la mairie : la convocation en urgence d’un Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CISPD). L’objectif ? Réunir autour d’une même table toutes les forces vives du territoire :
- les services de l’État et la justice,
- les communes voisines,
- les autorités coutumières,
- les associations locales,
- les habitants eux-mêmes.
Mais trois semaines plus tard, aucune réponse. Pas un mot, pas un geste. Ce silence institutionnel, vécu comme un mépris, alimente la colère citoyenne.
On nous demande d’être patients, mais pendant ce temps, c’est notre sécurité qui s’effondre
déplore un membre d’association locale.
S’il faut des drames pour être entendus, alors il est déjà trop tard
martèle un commerçant excédé.
Un passage à l’acte citoyen : saisir la justice pour forcer le changement
Devant l’inaction, les habitants prennent désormais leurs responsabilités. Une saisine du procureur de la République est annoncée dans les prochains jours, pour dénoncer non seulement les faits de délinquance, mais aussi l’inaction politique.
Cette initiative, loin d’être symbolique, marque une rupture avec l’attentisme qui prévaut depuis trop longtemps. Il ne s’agit plus de simples doléances, mais d’un acte fort, juridiquement encadré, pour exiger la mise en place d’une stratégie territoriale de sécurité.
La sécurité n’est pas un luxe. Elle est un droit
rappelle un habitant, en écho à la Déclaration des Droits de l’Homme.
Protéger les habitants, c’est aussi protéger l’avenir de notre commune.
résume un jeune entrepreneur local.
La Foa, symbole d’un malaise calédonien plus large ?
La situation de La Foa n’est pas un cas isolé. Elle illustre un phénomène plus large : l’érosion du sentiment de sécurité dans les zones rurales et semi-rurales de Nouvelle-Calédonie. Une réalité que l’État ne peuvent ignorer plus longtemps.
La sécurité n’est pas négociable. Elle est un socle de la vie en société. Quand l’ordre public s’effondre, c’est la cohésion sociale tout entière qui vacille. À La Foa, les habitants n’attendent plus des discours. Ils exigent des actes.
L’appel est lancé. La balle est dans le camp des autorités. Agir, ou assumer les conséquences.