Ils pillent un magasin en pleine nuit : le gérant les met en fuite
Ils pensaient pouvoir voler en toute impunité. Mais leur plan a été stoppé net par un commerçant bien plus vigilant qu’ils ne l’imaginaient.
Kouaoua visée par un nouveau cambriolage nocturne
Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 juillet, vers 1 heure du matin, plusieurs individus ont été surpris en train de cambrioler un magasin de Kouaoua, commune minière de la côte est de la Nouvelle-Calédonie. Selon les premiers éléments recueillis, les malfaiteurs ont pénétré par effraction dans le local commercial alors que les rues étaient désertes.
À l’intérieur, les voleurs se sont rapidement servis : bouteilles d’alcool, cartouches de tabac, denrées alimentaires… Leur passage éclair semblait planifié, méthodique, comme s’ils savaient exactement quoi prendre et où chercher. Le pillage aurait pu aller plus loin si le gérant du commerce n’était pas intervenu.
Le gérant déjoue le vol et fait fuir les auteurs
L’homme, qui se trouvait à proximité au moment des faits, a entendu des bruits suspects en provenance de son magasin. Il n’a pas hésité une seconde à intervenir, pénétrant dans les lieux alors que les voleurs étaient encore sur place. Sa présence inattendue a provoqué un mouvement de panique chez les individus, qui ont immédiatement pris la fuite.
Aucune confrontation directe ni violence n’a été rapportée, mais la rapidité de leur fuite témoigne de la crainte d’être pris en flagrant délit. Le préjudice matériel est encore en cours d’évaluation, mais ce cambriolage avorté souligne une nouvelle fois la vulnérabilité des commerces isolés face aux intrusions nocturnes.
L’exaspération monte : vers une justice locale ?
Dès les premières heures du matin, les gendarmes ont ouvert une enquête. Des prélèvements ont été réalisés sur les lieux, notamment pour tenter d’identifier les auteurs à partir de traces laissées dans la précipitation. Aucune interpellation n’avait été confirmée ce samedi après-midi.
Ce mois de juillet est néfaste pour les communes de la Brousse. Après les casses de stations-services à la voiture-bélier à Moindou et Basse-Poya, c’est une commune de la côte est, qui se retrouve dans l’oeil des voyous. Ce nouveau fait-divers remet sur la table la question de l’insécurité dans les communes rurales de la côte est, souvent insuffisamment dotées en moyens de surveillance et de protection. Kouaoua n’est pas un cas isolé. Plusieurs villages de la région ont rapporté ces derniers mois des intrusions dans des dépôts, stations-services ou magasins d’alimentation, en marge d’un contexte plus large de tensions sociales et de délinquance opportuniste.
À force de subir ces vagues répétées de cambriolages, de saccages et de vols impunis, l’exaspération atteint un seuil critique. Des voix s’élèvent parmi les commerçants et les habitants : s’ils ne sont pas protégés, ils se défendront eux-mêmes. La tentation de se faire justice devient réelle, avec les risques que cela comporte.
Dans la commune, l’amertume est palpable. À Kouaoua comme dans d’autres villages de la côte est, les cambriolages répétés font monter la colère. Marcel, un habitant de la brousse de 58 ans, installé depuis plus de trente ans sur les hauteurs de la vallée, n’en peut plus :
À chaque fois c’est pareil. On apprend qu’un magasin a été cassé, une maison visitée, une voiture volée… Et après ? Rien. Les gendarmes font leur boulot, mais derrière, les voyous s’en sortent toujours. Ils iront en prison trois semaines, au frais du contribuable, avec les trois repas, la clim et la télé. Et puis ils ressortiront. Et ils recommenceront.
L’homme, visage buriné par le soleil, dit avoir perdu tout espoir dans le système judiciaire. Pour lui, ce sont les honnêtes gens qui paient, deux fois : en impôts, et en dégâts.
Marcel n’appelle pas à la violence, mais il admet que de plus en plus de voisins, d’amis, parlent ouvertement d’en finir avec cette impunité :
On est à deux doigts de se faire justice nous-mêmes. Et là, ça finira mal, parce que l’État ne bougera que quand un drame arrivera. Il faut que ça cesse.
Alors que les commerçants locaux tentent tant bien que mal de maintenir une activité stable dans un climat économique fragile, ce genre d’acte renforce un sentiment d’abandon croissant. La population attend des actes concrets : une présence accrue de la gendarmerie, des patrouilles nocturnes renforcées et un accompagnement pour sécuriser les commerces de proximité.