L’accord du 12 juillet 2025, octroyant une large autonomie à la Nouvelle-Calédonie, suscite des réactions internationales. Bakou célèbre une victoire pour l’indépendantisme, soutenu par son Baku Initiative Group, tandis que Moscou ironise sur le recul de la France. Ces dynamiques révèlent un jeu géopolitique complexe, mêlant rivalités caucasiennes et tensions dans le Pacifique.
Nouvelle-Calédonie : un accord aux échos mondiaux
L’accord politique du 12 juillet entre la France, les Loyalistes et le FLNKS, prévoyant une autonomie renforcée pour la Nouvelle-Calédonie, dépasse les frontières du Pacifique. Création d’une nationalité calédonienne, institutions propres et représentation internationale partielle marquent un tournant historique. Estimé à un coût de mise en œuvre de 50 000 000 000 XPF (420 millions EUR), cet accord attire l’attention de puissances comme l’Azerbaïdjan et la Russie, qui y voient une opportunité pour leurs agendas géopolitiques. La question calédonienne, jadis franco-française, s’inscrit désormais dans un jeu mondial de rivalités et d’influences.
Bakou revendique une victoire indépendantiste
L’Azerbaïdjan a rapidement salué l’accord via l’agence AZERTAC, le qualifiant de « victoire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Ce soutien s’inscrit dans une stratégie de Bakou, via son Baku Initiative Group, qui fédère les mouvements anticoloniaux dans les territoires français. Des drapeaux azerbaïdjanais ont été brandis lors du 44ᵉ congrès du FLNKS à Saint-Louis en janvier 2025, symbolisant une alliance avec les indépendantistes kanaks. Cette posture est une réponse aux positions pro-arméniennes de la France dans le conflit du Haut-Karabagh.
Cet accord est une étape vers la décolonisation, a déclaré un porte-parole du Baku Initiative Group, cité par AZERTAC.
Moscou ironise sur le recul français
La Russie, de son côté, adopte un ton moqueur. Le quotidien Kommersant écrit :
Après l’Afrique, la France cède à nouveau, cette fois aux antipodes. Le modèle républicain vacille.
Meduza, média indépendant basé à Riga, évoque une « boîte de Pandore » pour les territoires ultramarins français. Ces commentaires s’inscrivent dans un contexte de tensions russo-françaises, exacerbées par le soutien de Paris à l’Arménie. Des cyberattaques attribuées à Moscou ont visé la Nouvelle-Calédonie avant la visite d’Emmanuel Macron en mai 2024, signe d’un intérêt stratégique discret mais réel.
Les troubles calédoniens confirment l’échec de la politique coloniale française, a affirmé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Enjeux globaux : un Pacifique sous tension
L’accord du 12 juillet, bien qu’évitant l’indépendance totale, est perçu comme une avancée vers la souveraineté par les observateurs étrangers. Les rivalités caucasiennes entre Azerbaïdjan et Arménie, soutenue par la France, se répercutent dans le Pacifique via des réseaux d’influence. La Nouvelle-Calédonie devient un levier géopolitique, où Bakou et Moscou exploitent les dynamiques locales pour défier Paris. Avec 60 % des Calédoniens réclamant plus d’autonomie, la France doit apaiser les tensions internes tout en contrant les ingérences étrangères, dans un Pacifique déjà disputé par la Chine.