Épiceries, stations-service, dépôts : les cibles se multiplient sur l’ensemble du territoire.
En une semaine, plusieurs cambriolages et un incendie paralysent le quotidien des habitants, entre violences nocturnes et services suspendus.
Des transports scolaires à l’arrêt après un incendie suspect
Le choc est total à Basse-Poya, où un incendie a ravagé un dépôt de bus dans la nuit du 20 au 21 juillet. Dès ce lundi matin, plus aucun transport n’est assuré pour les élèves des écoles primaires et maternelles. Seuls les circuits pour le collège sont maintenus, mais la tension monte dans les familles.
C’est la désorganisation complète, souffle une mère d’élève.
Si l’origine de l’incendie n’est pas encore confirmée, la concomitance avec une série de vols relance les soupçons d’actes malveillants. Les autorités ont promis de communiquer davantage dans la journée.
Cambriolages en série : commerces à bout de souffle
Depuis vendredi soir, au moins trois commerces ont été la cible de cambriolages ou de tentatives.
À Kouaoua d’abord, un vol a été constaté dans la nuit de samedi, vers 1h du matin. Les voleurs ont eu le temps de dérober plusieurs produits, avant d’être mis en fuite par le propriétaire lui-même.
Puis, ce samedi, l’Île des Pins a connu une tentative de cambriolage, stoppée in extremis par des riverains vigilants à la baie de Kuto.
Mais la violence est montée d’un cran dans la nuit de samedi à dimanche, toujours à Kouaoua. L’épicerie Chez Ale a été forcée vers 1h45 du matin. Les malfaiteurs ont dérobé du tabac, de l’alcool et des produits alimentaires. Là encore, la gendarmerie a ouvert une enquête.
Les commerçants, eux, ne cachent plus leur colère :
On se sent livrés à nous-mêmes.
Une insécurité grandissante en Brousse
Ce n’est pas un cas isolé. Jeudi dernier, une station-service de Basse-Poya a été percutée à la voiture-bélier.
Le mode opératoire est violent, rapide, ciblé : tabac, alcool et nourriture sont systématiquement emportés.
Certains y voient une nouvelle forme de prédation économique, sur fond de crise sociale et de misère en hausse.
Les autorités, elles, peinent à enrayer la spirale : peu d’interpellations, des enquêtes toujours « en cours », et des commerçants qui songent à baisser le rideau.
On travaille à perte, entre les vols, les dégâts et les assurances qui traînent.
Entre incendies, vols violents et absence de réponses concrètes, une partie de la Nouvelle-Calédonie semble laissée pour compte.
Face à une insécurité croissante, les habitants réclament plus de protection, plus de justice, et surtout, plus de présence sur le terrain.