Réunie en commission élargie ce 21 juillet à Nouméa, l’Union calédonienne a rejeté en bloc l’accord signé à Bougival, dénonçant une « perpétuation de la tutelle coloniale ». Un rejet frontal et sans nuance, alors même que le document avait été validé par le Bureau politique du FLNKS au cours de la dernière nuit de négociations, à l’issue d’un compromis jugé satisfaisant par les délégations loyalistes comme indépendantistes présentes à Paris, y compris par Bichou, le président du FLNKS et leader de la CCAT.
Un accord qualifié de « vide » par l’Union calédonienne
Le texte signé à Bougival, n’a trouvé aucune grâce aux yeux de l’Union calédonienne. La création d’une Nationalité Calédonienne adossée à la nationalité française, les conditions d’un éventuel transfert des compétences régaliennes soumis à un vote aux trois cinquièmes du Congrès, à une validation préalable de leur viabilité par l’État, puis à référendum populaire, le dégel du corps électoral à quinze ans prévu dès 2026 puis ramené à dix ans de résidence à partir de 2031 : autant de points qualifiés de « régression politique » par les cadres du parti. L’UC parle d’un « accord vide », ignorant que ce même document avait été validé – en leur nom – quelques jours plus tôt par le FLNKS.
Critiques sur la méthode de l’État
Au-delà du fond, c’est aussi la méthode qui est attaquée. L’Union calédonienne accuse l’État d’avoir ignoré la contestation du référendum de 2021 et de s’être « défaussé » face aux violences du mois de mai, tout en dénonçant une communication opaque et une précipitation dans la signature, pourtant au terme de plus de dix jours de négociations menées à Paris et à Bougival…
Une riposte annoncée pour le 26 juillet
L’Union calédonienne annonce une « riposte politique » le 26 juillet lors de son comité directeur, avec à la clé la possible suspension de toute participation aux discussions et la réactivation des « actions populaires ».
Une fracture interne au FLNKS
Ce qui se joue ici dépasse le cadre d’un désaccord ponctuel. Le rejet de l’accord par l’Union calédonienne, malgré sa validation initiale par le Bureau politique du FLNKS, souligne les tensions internes au sein du mouvement indépendantiste. Quand il n’y a plus de pilote dans l’avion, c’est les passagers qui décident.
À l’approche du Congrès du FLNKS, ce reniement public interroge sérieusement sur la capacité du mouvement à maintenir une ligne commune.
Une impasse politique relancée
À Bougival, un compromis avait été trouvé. À Nouméa, l’idéologie a repris le dessus. Et avec elle, le risque d’un nouveau blocage durable.