Cambriolages, électricité hors de prix, vie chère : la colère gronde dans les quartiers calédoniens. Les autorités sont-elles encore à l’écoute ?
Une population dévalisée… et désabusée
Cinq cambriolages en une journée dans un seul quartier : le quotidien vire au cauchemar pour de nombreux Calédoniens, notamment depuis la fin des émeutes.
Depuis que c’est calme, on a au moins trente cambriolages
alerte un habitant, excédé par la passivité des autorités.
Ils ont pris pour 200 000 francs de matériel. C’est des années de boulot qui partent en fumée.
Le ras-le-bol est généralisé. Un autre auditeur s’emporte :
Ce n’est pas ça notre lutte. Voler, frapper, c’est pas construire un pays.
Un collectif de quartier a même choisi la voie de l’autodéfense :
Depuis qu’on les tabasse, on est tranquilles.
Des propos choquants mais révélateurs d’un sentiment d’abandon.
La police est débordée, alors on s’organise.
La frontière entre légitime défense et justice expéditive devient dangereusement floue.
Compteurs truqués et factures délirantes
Facture d’électricité multipliée par six, échéancier imposé pour des sommes astronomiques, les Calédoniens n’en peuvent plus d’un système opaque et injuste. Enercal est pointée du doigt pour ses pratiques troubles autour des compteurs :
On nous a dit qu’il était communicant. Mais en fait non, il manquait une pièce.
Un autre auditeur dénonce une supercherie à grande échelle :
Ces compteurs, ils ont été interdits en métropole et on les refile ici.
Pour lui, le but est clair :
Ils doublent les factures, ils se remboursent sur notre dos.
Et les échéanciers proposés ne sont qu’un piège :
Tu paies un peu chaque mois, mais tu dois quand même tout rembourser à la fin.
Vie chère : le grand mensonge des 10 %
Le prétendu « bouclier prix » sur 120 produits ne convainc personne.
10 % sur trois articles, et le reste ?
dénonce un auditeur.
Le kilo de haricots passe de 100 à 900 francs, c’est une honte.
Un autre s’indigne :
Ce qu’il faut, c’est une loi pour limiter les intermédiaires, pas des gadgets électoraux.
La colère est surtout dirigée contre les monopoles :
C’est toujours les mêmes familles qui se gavent. Une dizaine qui contrôlent toute l’alimentation.
Pour certains, la seule solution serait une pétition massive pour les faire sauter. Mais le doute s’installe :
Chaque mesure est un coup de com’ pour calmer le peuple. Rien ne change vraiment.
Justice molle, insécurité totale
La colère se focalise aussi sur les décisions judiciaires. Le cas d’un agresseur de gendarmes condamné à seulement deux ans de prison, dont une partie avec bracelet électronique, scandalise.
On nous dit que c’était une attaque. Et c’est tout ?
interroge un auditeur. D’autres vont plus loin :
Les juges mettent la population en danger tous les jours.
Face à une délinquance banalisée, le sentiment d’impunité alimente un désir de justice expéditive, voire de représailles.
Les flics font leur boulot, mais derrière ça suit pas.
L’exode des médecins devient un symptôme criant :
138 médecins sont partis en 2024. Mais on refuse de leur faire des exonérations fiscales pour les garder.
Conclusion : Une fracture qui ne cesse de s’agrandir
Sur Océane FM, les auditeurs n’ont pas crié dans le vide. Ils ont mis à nu un pays au bord de l’implosion, fracturé par l’injustice sociale, l’impunité sécuritaire et le mépris politique. Une auditrice l’a résumé avec rage :
Il faut commencer par faire le ménage en haut, pas distribuer des miettes.
À ceux qui écoutent encore, la question est simple : qui aura le courage d’agir, réellement ?