Un séisme d’une violence historique a frappé le Pacifique ce mercredi 30 juillet, provoquant une alerte tsunami mondiale. Du Kamtchatka à Los Angeles, des millions de personnes évacuées, des répliques multiples et une onde de choc encore mal maîtrisée.
Le Japon, premier touché, active l’évacuation de masse
Dès l’annonce du séisme de magnitude 8,8 enregistré à proximité de la péninsule russe du Kamtchatka, le Japon a immédiatement déclenché une alerte tsunami. L’alerte a d’abord porté sur des vagues de 1 mètre, avant d’être portée à 3 mètres pour plusieurs préfectures du littoral pacifique japonais.
Les premières vagues ont été détectées vers 10h30 (heure locale), atteignant une hauteur de 30 cm. Pour l’heure, aucun dégât n’a été recensé, mais les autorités restent en alerte maximale. Plus de 1,9 million de personnes ont été priées de quitter les zones à risque.
La centrale de Fukushima a été évacuée, même si aucune anomalie n’y a été détectée. Des trains ont été suspendus, des quartiers désertés, et un dispositif d’urgence a été enclenché pour au moins une journée complète, selon l’agence météorologique japonaise. Une dizaine de répliques de magnitude élevée ont été enregistrées, allant jusqu’à 6,9.
Des vagues jusqu’à 3 mètres attendues à Hawaï, en Polynésie et aux Galápagos
À Severo-Kourilsk, dans le nord de l’archipel russe des Kouriles, un tsunami a submergé la ville portuaire, entraînant l’évacuation immédiate des 2 000 habitants. L’état d’urgence a été décrété par le gouvernement de la région de Sakhaline. La situation reste instable sur tout le pourtour du Pacifique.
À Hawaï, une alerte officielle a été déclenchée, appuyée par le président Donald Trump qui appelle à la vigilance. Des vols détournés, des bataillons de pompiers et policiers mobilisés sur la côte de Los Angeles, et un risque confirmé pour l’Alaska et toute la façade pacifique américaine. La maire de Los Angeles, Karen Bass, indique que le port et les zones côtières sont particulièrement surveillés.
En Polynésie française, le Haut-Commissariat a activé son poste de crise. Des vagues de plus de 2,60 mètres sont attendues aux Marquises, notamment à Nuku Hiva, Hiva Oa et Ua Huka, dès minuit heure tahitienne. Dans les autres archipels, la hauteur d’eau ne devrait pas dépasser 30 cm.
Le centre américain des tsunamis (PTWC) étend l’alerte à des dizaines de pays : Mexique, Galápagos, Colombie, Chili, Philippines, Nouvelle-Zélande, Australie, Chine, Taïwan. Les autorités équatoriennes ont évacué les plages de l’archipel des Galápagos, tandis que le Mexique a ordonné l’interdiction d’accès au littoral Pacifique.
Nouvelle-Calédonie : vigilance sans panique, risques modérés
En Nouvelle-Calédonie, les autorités se veulent rassurantes mais prudentes. Le séisme, bien qu’impressionnant, ne présente pas de risque de submersion destructrice, selon les experts. Toutefois, des mouvements anormaux du niveau de la mer de 30 cm à 1 mètre sont attendus entre 21h et 22h30 sur les côtes, notamment à Lifou et Nouméa.
Pas de sirènes, mais un appel clair à la prudence : éviter les abords du littoral, les plages et les mises à l’eau. La sécurité civile appelle à rester informé et à éviter tout relâchement. Même Wallis-et-Futuna est en alerte pour un phénomène similaire.
La situation pourrait durer plusieurs jours, préviennent les sismologues. Le professeur Harold Tobin, de l’université de Washington, estime que :
l’activité à Hawaï dans les prochaines heures donnera la tendance de ce qui attend le reste du Pacifique .
Ce séisme, dont l’épicentre est proche de celui de 1952, rappelle la vulnérabilité des régions bordant la ceinture de feu du Pacifique. Sept séismes de plus de 8,3 de magnitude ont frappé cette zone depuis 1900. Le Kamtchatka, zone de collision entre les plaques Pacifique et Nord-américaine, reste l’un des foyers sismiques les plus dangereux au monde.
La menace est d’autant plus sérieuse qu’il ne s’agit pas d’un événement isolé : un séisme de magnitude 7,4 avait déjà eu lieu le 20 juillet au même endroit. À l’époque, aucune vague n’avait été détectée. Cette fois, le scénario est bien plus grave, avec des impacts simultanés sur plusieurs continents.