C’est une petite révolution pour les soldats du feu polynésiens. Le Haut-commissaire acte un nouveau statut des sapeurs-pompiers volontaires, aligné sur les standards professionnels.
Un engagement bénévole désormais reconnu à sa juste valeur
Ils sont 335 sapeurs-pompiers volontaires à œuvrer au quotidien dans les casernes communales du fenua. Jusqu’alors régi par un texte de 2017, leur engagement restait encadré de manière incomplète au regard des évolutions du métier. Le nouvel arrêté, signé le 3 juillet 2025 par le Haut-commissaire, vient corriger cette lacune. Désormais, leur engagement bénévole — souvent exercé en parallèle d’un emploi — est mieux reconnu et protégé.
Cette réforme a été portée par la Direction de la protection civile, en lien étroit avec les représentants des pompiers, les fédérations, les municipalités via le SPC, et le Centre de gestion et de formation. Objectif : valoriser le volontariat, garantir une protection sociale renforcée et clarifier les droits et devoirs de ces citoyens engagés.
Un point clé : l’intégration d’une charte des valeurs du volontariat, désormais signée lors de chaque engagement, pour affirmer l’éthique, la solidarité et la responsabilité qui guident ces femmes et ces hommes au service de la population.
Avancement, formation, responsabilités : une harmonisation avec les professionnels
Au cœur du nouveau statut : l’harmonisation des parcours entre sapeurs-pompiers volontaires et professionnels. Le texte actualisé ouvre de nouvelles perspectives d’avancement, de prise de responsabilités, ou encore de montée en grade, en s’alignant sur les standards de la fonction publique communale et ceux en vigueur en métropole.
Les règles de recrutement sont clarifiées, tout comme les procédures disciplinaires. Mais c’est surtout sur la formation que l’accent est mis : désormais, les volontaires devront répondre aux mêmes exigences que les professionnels. Un choix salué par la Fédération polynésienne des sapeurs-pompiers, qui rappelle que, sur le terrain, ces volontaires remplissent les mêmes missions de secours, de sécurité civile et d’intervention urgente.
Cet alignement met fin à une forme d’inégalité structurelle. Il garantit aussi une cohérence opérationnelle, essentielle en cas de crise majeure, comme l’ont démontré les dernières catastrophes naturelles ou interventions d’envergure dans les îles.
Un encadrement modernisé, une protection sociale renforcée
Autre avancée majeure : la couverture sociale. Le nouveau statut garantit désormais à tous les volontaires — même ceux jusqu’alors non couverts par leur municipalité — une protection sociale minimale. L’arrêté renforce également les dispositions liées aux accidents en service, aux droits à congé, et prévoit des dispositifs de reconnaissance et de motivation, notamment via des conventions avec les employeurs pour faciliter la disponibilité.
Ce nouveau cadre était d’autant plus attendu que, dans de nombreuses communes polynésiennes, les casernes reposent quasiment exclusivement sur des pompiers volontaires. Le texte vient ainsi sécuriser les effectifs, fidéliser les agents, et offrir aux communes un cadre juridique plus robuste pour gérer leurs ressources humaines en sécurité civile.
Avec 583 pompiers en Polynésie, dont une majorité non professionnels, cette réforme marque une modernisation historique. Plus équitable, plus claire et plus proche des réalités du terrain, elle vise aussi à encourager l’engagement citoyen, alors que le volontariat peine parfois à recruter dans les zones rurales ou éloignées.
Ce nouveau statut donne aux pompiers volontaires de Polynésie française les outils juridiques et humains d’un engagement renforcé, mieux encadré et davantage valorisé. Une avancée concrète pour les communes, et pour ces héros du quotidien, souvent bénévoles, toujours indispensables.