C’est une colère brute, sans filtre, qui s’est exprimée sur les ondes d’Océane FM. Des auditeurs excédés par les abus des agences, les factures d’électricité incompréhensibles, l’inaction des autorités médicales. Une émission électrique à l’image d’un territoire qui craque de partout.
Électricité : des compteurs qui assomment les familles
Le thème central de la matinée : les factures d’électricité délirantes. Plusieurs auditeurs dénoncent les nouveaux compteurs installés sans concertation.
Depuis qu’ils ont changé le compteur, ma facture a triplé
s’insurge une habitante de Païta. Une autre précise :
On nous impose un changement, on ne nous demande pas notre avis et on paie sans comprendre pourquoi
Face à la colère, certains proposent des alternatives : les compteurs à carte KIWATT, rechargeables comme des cartes téléphoniques.
Depuis que je suis passé à ce système, je paie moins cher et je contrôle ma conso
explique un habitant de Nouméa. Mais même là, rien n’est clair :
Le kWh est plus cher, on te prend les taxes en amont. À la fin, tu gagnes pas tant que ça.
Santé : quand SOS Médecins décroche… trop tard
Le cas évoqué d’un malade schizophrène ayant poignardé un voisin faute de traitement illustre une faille inquiétante du système médical.
Cela faisait trois mois qu’il n’avait pas reçu son injection, et SOS Médecins a demandé des preuves au lieu d’intervenir
déplore une voisine.
Ils veulent des preuves alors qu’on les appelle pour un danger immédiat ?
Un autre auditeur nuance :
Il y a des quartiers de non-droit, les médecins ont peur d’intervenir à certaines heures. Ils risquent de se faire caillasser.
Le système est donc paralysé entre la peur des intervenants et l’impuissance des proches.
Ce type d’histoire devient récurrent.
Il faut une réforme d’urgence de l’intervention médicale en cas de crise psychiatrique, sinon on aura d’autres drames
s’alarme un auditeur. L’État est absent. Et le silence tue.
Incivilités routières : la loi du plus fort dans les ronds-points
C’est un classique des coups de gueule calédoniens, mais qui ne lasse jamais les auditeurs tant le manque de civisme au volant agace.
Les gens ne mettent pas leur clignotant. Ils pensent que les ronds-points sont des circuits de course.
Un autre ajoute :
Il suffit de circuler une heure à Nouméa pour comprendre que plus personne ne respecte rien.
Les témoignages s’accumulent, preuve que l’exaspération est générale :
Ce matin encore, j’ai failli me faire rentrer dedans. On n’est pas sur une piste d’atterrissage !
La sécurité routière, absente des priorités publiques, devient un sujet de crispation quotidienne.
Qu’il s’agisse de l’électricité, des soins d’urgence, du trafic routier ou de la démocratie elle-même, le fossé se creuse entre gouvernants et gouvernés. Et chaque coup de gueule est un signal d’alerte que l’on continue d’ignorer à ses risques et périls.