Une vitrine vivante, une économie relancée, un symbole d’unité.
La Foire de Bourail 2025 s’annonce exceptionnelle : 700 exposants, concours agricoles, dégustations et rodéos, dans une ambiance festive et résolument tournée vers l’avenir.
Une édition de renaissance pour la brousse calédonienne
Elle était attendue, elle aura bien lieu. Après une année blanche, la Foire de Bourail revient du 15 au 17 août sur le site de Téné, forte de ses 47 ans d’histoire. L’événement dépasse le simple rendez-vous festif : c’est un cri du cœur pour rassembler une Nouvelle-Calédonie en quête de repères, dans un contexte encore marqué par les émeutes de 2024. Malgré les tensions et les débats sur les symboles, les organisateurs ont tenu bon :
On ne mélange pas les sujets, la foire est un moment d’unité , martèle-t-on sur place.
Avec 700 stands, une fréquentation attendue de 20 000 visiteurs et une programmation recentrée sur les valeurs rurales, la Foire mise sur le retour aux sources : agriculture, élevage, artisanat. C’est une bulle d’air économique et identitaire pour le pays, un espace de rencontre entre producteurs et consommateurs.
Terroir, bétail et barbecue : l’identité calédonienne à l’honneur
Cette année, le cœur de la Foire battra dans son village agricole et artisanal, pensé comme un écrin pour les savoir-faire du territoire. Bovins, ovins, concours d’élevage, démonstrations de découpe et de cuisson : tout est fait pour valoriser la viande calédonienne. 250 kg à déguster, avec notamment la plus grande brochette de cerf rusa du monde. Le concours de barbecue revient en force, aux côtés des traditionnels rodéos, courses de stockmen, lancer de claquettes et fun cars.
Grande nouveauté : une poissonnerie sur site, pour faire rayonner la pêche locale. Objectif : mettre en scène le circuit court et permettre aux visiteurs de consommer ce qu’ils découvrent.
On a écouté le public, confient les organisateurs.
Exit l’image d’une foire trop commerciale : les prix des stands ont été baissés pour accueillir les artisans et agriculteurs impactés par les crises récentes. L’entrée reste accessible : 500 francs par personne et par véhicule. Solidarité, accessibilité et authenticité deviennent les maîtres-mots d’une foire transformée.
Du local au global : faire rayonner le savoir-faire calédonien
Vitrine économique, la Foire de Bourail pèse lourd : 681 millions de francs CFP de retombées estimées, entre hébergements, restauration, commerce et services. Mais cette année, l’ambition dépasse les frontières du territoire. Pour la première fois, Olivier Alleman, commissaire du Concours général agricole de Paris, fait le déplacement. Il présidera le concours des produits du terroir, relancé dès le 13 août au Sheraton. L’objectif est clair : connecter les filières locales aux circuits de valorisation nationaux.
Saucisson de cerf, confiture de goyave, produits transformés emblématiques : la Foire entend désormais projeter ses saveurs vers l’international. Le message est fort :
On veut des perspectives pour nos artisans et nos agriculteurs.
Autre retour très attendu : l’élection de Miss Foire de Bourail, célébrant la beauté et l’élégance des femmes de brousse. Et pour les plus téméraires, le Battle Race opposera chevaux et machines dans un défi inédit mêlant stockmen et motards. Du fun, du sport, du terroir : tout est réuni pour faire de cette édition un tournant dans l’histoire de la Foire de Bourail.
Faire mieux avec moins, tel est le défi relevé par l’équipe de bénévoles. Avec un budget réduit à 60 millions de francs, la Foire a su s’adapter, reflétant la résilience d’un peuple et d’un territoire. Au-delà du folklore, elle est un révélateur : celui d’un monde rural calédonien souvent oublié, mais toujours vivant.
Et en 2025, il se donne rendez-vous à Bourail pour affirmer son rôle dans la société et dans l’économie du pays.