Réélue à la tête de l’UNC, Catherine Ris n’a pas seulement conduit des projets universitaires : elle a tenu la barre en pleine tempête. Entre incendies, violences et polémiques, elle a résisté pour maintenir l’institution debout.
Une réélection dans un climat sous haute tension
Le renouvellement des instances de l’Université de la Nouvelle-Calédonie s’est achevé ce 8 août avec la réélection de Catherine Ris pour un dernier mandat de quatre ans.
Première femme élue à ce poste en 2021, elle a su fédérer ses collègues autour d’une liste unique, « Pour une Université responsable et engagée », symbole d’unité dans un contexte tendu.
Car, au-delà des échéances académiques, la présidente sortante a dû affronter l’une des périodes les plus difficiles de l’histoire de l’UNC. Les émeutes de mai 2024, déclenchées par la crise politique autour du corps électoral, ont touché de plein fouet l’université : accès bloqués, activités perturbées, climat d’insécurité persistant sur le campus.
Tenir la barre face aux émeutes et aux violences
En mai 2024, alors que Nouméa est secouée par des émeutes sans précédent, l’UNC devient un symbole de résilience. Les cours sont suspendus, les étudiants confinés ou empêchés d’accéder au site, et l’Institut de formation aux professions sanitaires et sociales voit ses locaux incendiés.
Quelques mois plus tard, dans la nuit du 25 au 26 septembre, un incendie criminel est tenté contre le bâtiment Lettres-Langues-Sciences humaines : deux départs de feu, un vigile agressé et des dégâts matériels importants.
Catherine Ris dénonce alors :
une attaque contre l’un des plus importants leviers de développement du pays
et porte plainte. L’université, pilier de la jeunesse, de la formation et de la recherche, sort ébranlée mais déterminée à poursuivre sa mission.
L’affaire Mathias Chauchat : polémique et fermeté
Autre tempête : en octobre 2024, l’UNC suspend provisoirement Mathias Chauchat, professeur de droit public, après des propos jugés provocateurs et « portant atteinte à l’établissement ».
Ces déclarations, notamment en lien avec la tentative d’incendie, provoquent une onde de choc : la présidente saisit le ministère de l’Enseignement supérieur et les services judiciaires, affirmant la nécessité de préserver la neutralité institutionnelle.
Malgré les critiques politiques sur la durée de la suspension, Catherine Ris assume une ligne claire : protéger l’université, garantir le respect des valeurs républicaines et défendre l’image de l’enseignement supérieur en Nouvelle-Calédonie.
En dépit des crises, Catherine Ris s’impose comme une présidente capable de maintenir le cap. Réélue, elle entame son dernier mandat avec une ambition claire : faire de l’UNC un pilier académique et républicain, inébranlable face aux vents contraires.