La SLN et l’association Kuneka concrétisent un projet minier et environnemental attendu depuis 30 ans à Houaïlou, créant 15 emplois locaux.
Trente ans de revendications qui débouchent sur un acte fondateur
Dans la petite commune de Houaïlou, la journée restera dans les mémoires. Sous l’œil attentif des élus municipaux et des chefferies coutumières, deux conventions ont été signées entre la Société Le Nickel (SLN) et la SARL VAINEVA ERU, bras économique de l’association Kuneka.
La première porte sur un contrat de tâcheronnage pour une mine en cours de réhabilitation. La seconde concerne des travaux environnementaux essentiels pour restaurer des zones fragilisées par l’exploitation.
Ces accords marquent l’aboutissement d’un combat de plus de trente ans, mené par Kuneka pour que les populations locales puissent participer directement à l’économie minière.
M. Ruffin, figure du projet, l’a résumé en une phrase :
Mettre le pied à l’étrier du système économique, c’est à nous de prouver notre fiabilité.
Avec la création de la SARL VAINEVA ERU, l’association se dote enfin des outils pour passer des revendications à l’action. Cette structuration ouvre aussi la voie à des initiatives qui dépassent le seul cadre économique.
Concilier industrie et protection environnementale
La signature de ces conventions n’est pas qu’un geste économique : c’est aussi un engagement ferme en faveur de l’environnement. Les travaux prévus incluent le curage des rivières, la remise en état des zones exploitées et la restauration d’habitats naturels.
La SLN met en avant une approche équilibrée, conciliant production et respect des écosystèmes endémiques. Chaque année, ce sont 5 000 à 6 000 plants d’une vingtaine d’espèces qui sont réintroduits sur les sites miniers de Poum, Kopéto et Tiébaghi. Ces plants proviennent de pépinières spécialisées, destinées à préserver une biodiversité unique au monde.
Les maquis miniers de basse et moyenne altitude couvrent 4 400 km². Ils abritent un patrimoine végétal exceptionnel, mais vulnérable, souvent menacé par les incendies et les activités humaines. Grâce à ces actions, cette démarche espère inverser la tendance et réhabiliter durablement ces zones.
Quinze emplois pour redonner espoir à la jeunesse
Au-delà de la symbolique, cette initiative se traduit par 15 emplois locaux : 11 postes seront dédiés au contrat de tâcheronnage et 4 aux travaux environnementaux.
Dans un contexte économique tendu, c’est une véritable bouffée d’oxygène pour la jeunesse de Houaïlou. Ces postes offrent une alternative concrète à l’exode vers Nouméa ou vers d’autres provinces.
Pour les acteurs du projet, l’objectif est clair : permettre aux jeunes de construire leur avenir sur leurs terres et de participer activement au développement local.
L’association Kuneka, la SARL VAINEVA ERU et la SLN voient dans cette démarche un nouveau départ. Elle illustre une conviction simple : l’avenir économique de la Nouvelle-Calédonie doit se bâtir en intégrant pleinement les communautés locales.
Si cette réussite à Houaïlou inspire d’autres communes, elle pourrait ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance minière en Nouvelle-Calédonie, plus inclusive, plus durable et plus ancrée dans les réalités locales.
Ici, pas de promesses vagues : les résultats sont visibles, les emplois sont là, et les chantiers commencent.
Cette journée marque un tournant : la parole cède enfin la place aux actes.