Deux navires de guerre japonais accostent à Wellington pour la première fois depuis 1936. Les destroyers JS Ise et JS Suzunami ont jeté l’ancre en Nouvelle-Zélande dans un contexte indo-pacifique tendu.
Une visite navale historique à Wellington
C’est une première en près de 90 ans : deux navires de guerre japonais, le JS Ise et le JS Suzunami, ont accosté ce vendredi à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande. Une arrivée hautement symbolique, puisque la dernière visite militaire japonaise dans le pays remontait à 1936.
Les deux bâtiments, accompagnés du navire néo-zélandais HMNZS Canterbury, venaient tout droit de Sydney, dans le cadre d’une mission indo-pacifique de plusieurs semaines. À leur bord, plus de 500 membres d’équipage, mobilisés pour participer à une série d’exercices conjoints avec les forces australiennes, néo-zélandaises et d’autres partenaires régionaux.
Un signal stratégique dans l’Indo-Pacifique
Bien que cette escale soit qualifiée de protocolaire par les autorités, elle revêt un poids stratégique important. Le Japon, qui reste lié exclusivement aux États-Unis par un traité de défense, multiplie depuis plusieurs années les partenariats militaires régionaux face aux tensions croissantes dans l’Indo-Pacifique.
L’ambassadeur japonais à Wellington, Makoto Osawa, a souligné la volonté de Tokyo de travailler avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les pays insulaires du Pacifique pour promouvoir une région « libre et ouverte ». Une formule diplomatique devenue centrale dans les discours des démocraties maritimes face à la montée en puissance de la Chine dans la zone.
La marine japonaise, déjà engagée dans des coopérations actives avec les États-Unis et l’Australie, entend désormais renforcer ses relations bilatérales avec des pays comme la Nouvelle-Zélande, longtemps prudente sur les questions de défense.
Une nouvelle ère pour la sécurité régionale
Cette visite militaire s’inscrit dans une série d’initiatives plus larges visant à réaffirmer la présence des puissances alliées dans le Pacifique Sud. Tokyo a récemment signé un contrat de construction navale avec l’Australie via Mitsubishi Heavy Industries, tandis que Wellington envisage un accord logistique de défense avec le Japon.
La présence des JS Ise et JS Suzunami à Wellington n’est donc pas un simple geste de courtoisie navale. Elle reflète une réorganisation stratégique de la zone Pacifique, dans laquelle la Nouvelle-Zélande pourrait jouer un rôle plus actif qu’auparavant.
La mer, aujourd’hui plus que jamais, est au cœur des alliances géopolitiques.