Depuis des années, le Parc naturel de la mer de Corail est l’un des joyaux maritimes les mieux protégés au monde. Cette fois, il se dote d’un nouveau cerveau scientifique : un conseil d’experts prêt à peser sur chaque décision stratégique. Le 7 août 2025, cette instance a tenu sa première réunion… et les enjeux sont colossaux.
Un conseil scientifique pour verrouiller l’avenir du Parc
Treize spécialistes triés sur le volet, venus de disciplines aussi diverses que la biologie marine, la géologie ou l’anthropologie, forment désormais le Conseil scientifique du Parc naturel de la mer de Corail.
Nommés par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie en accord avec l’État, ils disposent de trois ans pour conseiller, alerter et orienter les choix du comité consultatif, véritable organe décisionnel du Parc. Deux membres invités, issus de l’Office français de la biodiversité et de la Délégation territoriale à la recherche et à la technologie, complètent cette équipe d’élite avec une voix consultative.
L’objectif est clair : croiser les expertises pour éviter toute décision à courte vue. Le président, qui sera élu prochainement, siégera systématiquement aux côtés du comité consultatif et des groupes techniques. Une articulation renforcée qui rompt avec l’ancien dispositif mis en place en 2018.
Une machine de guerre environnementale
Dès sa première séance, le Conseil a travaillé sur un règlement intérieur et une charte de déontologie imposant impartialité et prévention des conflits d’intérêts.
Les avis rendus seront publics, consultables en ligne, et serviront de base aux projets stratégiques du Parc.
Ses premières missions :
examiner les candidatures pour intégrer le comité consultatif ;
émettre un avis sur les grandes orientations scientifiques à venir ;
participer aux comités de pilotage des chantiers environnementaux majeurs.
Grâce à une organisation souple – réunions physiques, visioconférences ou consultations électroniques – les dossiers pourront avancer sans perte de temps. Une efficacité qui contraste avec la lenteur administrative habituelle.
Des dossiers brûlants dès le départ
L’installation de ce Conseil intervient à un moment charnière, alors que plusieurs chantiers scientifiques sont déjà en cours :
suivi de la mégafaune marine sur l’ensemble du Parc ;
préparation de la restauration écologique de l’île de Walpole ;
nouvelles campagnes sur les écosystèmes profonds.
À court terme, il faudra également s’attaquer à la révision complète du plan de gestion du Parc, document stratégique qui fixera la feuille de route environnementale pour les années à venir.
Dans un contexte de changement climatique et de pressions accrues sur la biodiversité, cette instance devient un véritable bouclier scientifique.
COMPOSITION DU NOUVEAU CONSEIL SCIENTIFIQUE :
Crédit photo : Parc naturel de la Mer de Corail