La tension continue de grimper à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nouvelle-Calédonie. Les élus de l’Alliance pour la Relance, qui pèsent près de la moitié des voix à la CCI-NC, montent une nouvelle fois au créneau. Accusant le président David Guyenne de bloquer un vrai débat collectif, ils exigent la tenue immédiate d’une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE). Derrière les formules diplomatiques, le ton se durcit et la fracture devient chaque jour plus visible.
L’unité affichée des 11 élus contestataires
Réunis ce vendredi après-midi dans les locaux mêmes de la CCI, les 11 élus de l’Alliance pour la Relance ont voulu envoyer un signal clair : ils ne se laisseront pas diviser. Leur bloc représente 49,5 % des voix exprimées lors des élections, un poids politique non négligeable qui pourrait rebattre les cartes.
Nous sommes plus déterminés que jamais à défendre l’intérêt général
affirment-ils d’une seule voix. Une manière d’afficher une solidarité sans faille, malgré les pressions et les tentatives de temporisation.
Une critique frontale de la méthode Guyenne
Dans leur ligne de mire : la stratégie adoptée par le président de la CCI, David Guyenne. Celui-ci a proposé de rencontrer les élus… mais en petits groupes et par ordre alphabétique dans son bureau. Une méthode jugée par ses opposants comme infantilisante et inadaptée.
Il ne manquait plus qu’il ne nous demande de rentrer dans son bureau, en rang et en se tenant par la main
glisse un élu, rajoutant que
cela pourrait prêter à sourire si l’heure n’était pas grave
Pour eux, cette organisation « morcelle le débat et empêche un échange transparent entre tous les élus ». Ils y voient une manœuvre dilatoire destinée à retarder l’inévitable confrontation publique.
Une demande réitérée et formalisée
Après un premier courrier daté du 4 août, rejeté pour des « raisons purement formelles » absence de signatures manuscrites, les élus ont pris soin de corriger le tir. Ce week-end, les 11 signataires ont apposé leurs signatures sur une nouvelle lettre, exigeant la convocation d’une AGE urgente, avec garantie de transparence et vote à bulletin secret.
Cette insistance témoigne de leur volonté de forcer la main au président, tout en appelant les autres élus à rejoindre le mouvement.
C’est l’avenir de la Chambre et la confiance des entreprises qui sont en jeu
préviennent-ils.
Le sujet n’est absolument pas de savoir si David Guyenne est coupable ou pas ; le sujet est qu’il ne peut tout simplement pas se maintenir à la tête d’une Etablissement Public qui brasse plus de 5 milliards de F CFP par an ; le temps de l’enquête, il doit démissionner et ne plus pouvoir représenter la CCI
continue un autre élu ;
Imaginez si cette semaine, lorsque la CCI rencontrera Madame Claire Durrieu, c’est David Guyenne qui représente notre institution …
Un rapport de force désormais assumé
Cette crise interne, qui oppose deux blocs presque à égalité, menace la stabilité de l’institution. D’un côté, la majorité présidentielle tente de garder la main sur le calendrier et les modalités de discussion ; de l’autre, l’opposition affirme vouloir redonner la parole à tous.
Est-ce vraiment une Chambre pour Tous comme ils l’ont proclamé haut et fort pendant toute la campagne, ou est-ce en réalité tout autre chose …
s’interroge toujours le même élu, qui préfère pour l’instant rester anonyme.
Dans ce bras de fer, l’opinion des entreprises calédoniennes pourrait peser lourd. La bataille pour la CCI-NC ne fait que commencer et elle se jouera autant dans les couloirs que sur la place publique.