L’émotion était palpable sur la Côte Blanche. À Nouméa, une cérémonie solennelle a scellé un hommage attendu depuis longtemps à l’un des plus grands bâtisseurs du sport calédonien.
Sous un soleil radieux, la base nautique a officiellement pris le nom de Charles Cali.
Un hommage officiel à un pionnier du sport calédonien
Ce mardi matin, élus, anciens compagnons de route et membres de la famille se sont réunis à Pierre Vernier pour célébrer cet instant.
Aux côtés du président du gouvernement, Alcide Ponga, et du vice-président de la province Sud, Gil Brial, les figures institutionnelles ont rappelé l’empreinte indélébile laissée par Charles Cali sur la jeunesse et le sport de Nouvelle-Calédonie.
Disparu il y a quatre ans à l’âge de 68 ans, l’homme a façonné le visage du nautisme local. Arrivé sur le Caillou à 17 ans, il s’investit rapidement dans les disciplines maritimes. Planche à voile, catamaran, voile légère : son engagement dépassait la simple pratique sportive pour devenir un véritable projet de société.
Gil Brial l’a rappelé avec force :
Donner un nom, c’est honorer une vie d’engagement.
Pour Charles Cali, cela signifiait mettre son expérience et son énergie au service des jeunes, sur les plans d’eau comme dans les salles de classe. Enseignant de métier, il forma des générations d’athlètes qui deviendront des champions reconnus, à l’image de Robert Teriitehau ou Thomas Goyard.
Le bâtisseur du nautisme moderne en Nouvelle-Calédonie
En 1983, il lance la Nouméa Dream Cup, rassemblant des planchistes venus du monde entier. L’événement donnera une visibilité internationale au territoire.
Moins de dix ans plus tard, en 1992, il fonde le Centre international de voile (CIV), véritable catalyseur de talents, réunissant plusieurs clubs nautiques dont l’ACPV et le Catamaran Club de Nouméa.
L’année suivante, le CIV s’installe sur la Côte Blanche, site stratégique qui deviendra un haut lieu des compétitions nationales et internationales. Sous son impulsion, la Nouvelle-Calédonie acquiert une expertise reconnue dans tout le Pacifique.
Visionnaire, Charles Cali crée également le Centre international sport et expertise de Koutio, destiné à former et héberger des sportifs du territoire et de la région. Son rôle ne se limitait pas à l’organisation : il entraînait, conseillait et accompagnait personnellement de nombreux athlètes vers les sommets.
Un engagement bénévole hors du commun
Au-delà de ses fonctions de dirigeant, Charles Cali consacra vingt-quatre années de bénévolat au Comité territorial olympique et sportif (CTOS), dont treize à la présidence. Chef de mission des Cagous lors des Jeux du Pacifique 2011, il porta haut les couleurs de la Nouvelle-Calédonie sur la scène régionale.
Sa femme, Marianne Cali, a exprimé avec émotion que son mari aurait été fier de voir son nom associé à un tel équipement.
Pour le président du gouvernement, Alcide Ponga, ce baptême était « une évidence » tant l’homme a œuvré pour le rayonnement sportif local.
Le choix de la province Sud, gestionnaire du Centre d’activités nautiques (CAN), de rebaptiser la base nautique de la Côte Blanche en Charles Cali est un geste fort. Il inscrit dans la mémoire collective le parcours d’un homme qui a su lier passion, rigueur et vision.