L’Australie frappe un grand coup dans la bataille d’influence du Pacifique. Un accord stratégique inédit vient d’être conclu avec le Vanuatu, sur fond de rivalité croissante avec la Chine.
Un accord historique au sommet d’un volcan
L’Australie et le Vanuatu ont finalisé, sur les pentes fumantes du mont Yasur, un accord de sécurité baptisé Nakamal Agreement. Évalué à 500 millions de dollars australiens, il marque un tournant diplomatique.
La ministre des Affaires étrangères Penny Wong, le vice-premier ministre Richard Marles et le ministre pour le Pacifique Pat Conroy ont scellé l’entente avec le Premier ministre Jotham Napat.
L’accord, déjà initialé, doit être officiellement signé début septembre, en marge du Pacific Islands Forum aux Îles Salomon.
Cinq volets pour renforcer la coopération
Le plan se décline en plusieurs axes majeurs :
Infrastructure numérique : 120 M$ pour deux centres de données à Port-Vila et Santo.
Sécurité : 100 M$ pour soutenir et équiper les forces locales.
Soutien budgétaire : 55 M$ pour les finances publiques.
Climat : 110 M$ pour renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles.
Mobilité : levée des visas pour les citoyens de Vanuatu souhaitant se rendre en Australie.
Un levier stratégique face à Pékin
Canberra assume clairement sa volonté de freiner l’influence chinoise dans la région. Le Vanuatu, géographiquement stratégique et convoité par Pékin, devient un partenaire prioritaire.
Toutefois, selon plusieurs analystes comme ceux du Lowy Institute, l’accord ne devrait pas imposer de rupture avec la Chine : Port-Vila cherche à équilibrer ses alliances pour maximiser ses gains.
Cet accord s’inscrit dans une série de pactes sécuritaires conclus par l’Australie avec d’autres nations insulaires — Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tuvalu, Îles Salomon — pour consolider son rôle de partenaire de sécurité de référence dans le Pacifique.