À Maré, l’exaspération a atteint son paroxysme. Depuis plusieurs jours, les annulations à répétition de vols vers Nengone plongent des dizaines de passagers dans l’incertitude.
On se sent complètement abandonnés
résume un voyageur, sac à la main, dans le hall bondé. Entre nuits passées à même le sol de l’aérodrome et absence de solutions concrètes, la tension est montée d’un cran hier matin, forçant la compagnie aérienne et les autorités à réagir.
La colère des voyageurs bloqués
Depuis le début de la semaine, la liste d’attente ne cesse de s’allonger : près de 120 personnes espèrent un siège pour rejoindre Maré.
Cela fait cinq jours que j’attends, je ne sais même plus à quelle heure me présenter
soupire une passagère. Pour certains, l’attente dure déjà près d’une semaine. Les scènes de fatigue et de frustration se multiplient.
Je devais partir lundi, et on ne me propose une place que samedi
déplore Gérard, un passager bloqué. D’autres, comme son ami accompagné de sa petite fille, patientent depuis vendredi dernier, dormant parfois dans le hall ou à l’extérieur de l’aérodrome.
Un blocage qui tourne à l’incident
Un groupe d’une cinquantaine de passagers a tenté de bloquer les guichets d’enregistrement, signe d’une colère qui ne trouve plus d’exutoire.
On veut juste rentrer chez nous, pas créer des problèmes
explique un manifestant. L’intervention conjointe de la police nationale et de la gendarmerie a permis de rétablir le calme. Dans la foulée, une réunion improvisée s’est tenue entre les représentants de la compagnie et les passagers mécontents.
On nous parle de vols dans trois ou quatre jours, c’est impossible
s’indigne une mère de famille. Ces derniers réclament avant tout le remboursement de leur billet afin de financer un trajet par bateau, mais la compagnie maintient pour l’instant son refus, préférant replacer les passagers sur des vols ultérieurs.
Un problème aggravé par la haute saison
Cette crise logistique survient en pleine période de vacances scolaires et de mariages coutumiers, moments où les déplacements entre la Grande Terre et les Îles Loyauté sont particulièrement denses.
En ce moment, chaque vol compte double
souligne un habitué de la ligne. Les annulations, dues à des pannes techniques à répétition, accentuent la pression sur le peu de rotations restantes. Pour les voyageurs, chaque jour d’attente est un jour perdu : obligations professionnelles, événements familiaux et engagements coutumiers sont compromis.
On nous laisse sans solution, comme si notre temps ne valait rien
fulmine un autre passager.
À Maré comme ailleurs, la desserte aérienne est un lien vital, et la moindre rupture provoque des conséquences lourdes pour les habitants.
Ce n’est pas un caprice, c’est une nécessité
insiste un père de famille en colère. Cette nouvelle crise souligne la fragilité d’un système de transport qui, à force d’accumuler retards et annulations, érode la confiance des usagers. La question n’est plus seulement de réparer des avions, mais de rétablir la confiance et le respect entre la compagnie et ses passagers.