Invité du journal télévisé, Dominique Fochi n’a pas mâché ses mots :
Pour que ce soit clair pour tout le monde, c’est un rejet en bloc de tout ce qui concerne le projet de Bougival.
Une déclaration radicale qui confirme la ligne dure adoptée par son mouvement. Pourtant, ce même texte avait été signé le 12 juillet à Paris par une délégation indépendantiste… avant d’être désavoué quelques semaines plus tard. Une volte-face qui illustre les divisions internes et un manque de cohérence.
Dialogue à sens unique
Dominique Fochi a répété que son camp ne participerait « à aucune réunion sur le document Bougival », tout en se disant prêt à discuter « uniquement en bilatéral avec l’État ». Traduction : accepter le dialogue, mais seulement selon ses conditions, en écartant toute discussion multilatérale avec les autres forces politiques calédoniennes. Une stratégie qui isole son mouvement et montre un refus assumé du compromis.
Les « fondamentaux » comme prétexte
Pour justifier ce rejet, Fochi évoque des « fondamentaux » absents du texte de Bougival : ouverture du corps électoral, modification des sièges au Congrès… Autant de points qu’il considère comme des verrous insurmontables. « On pourrait considérer que c’est un chemin de croix », a-t-il lâché en direct. Mais derrière ces formules, difficile de ne pas y voir un blocage systématique, qui ignore le besoin de stabilité exprimé par une majorité de Calédoniens.
Pendant ce temps, la réalité
Alors que la population attend des réponses sur l’économie, la sécurité ou l’emploi, Dominique Fochi campe sur une ligne maximaliste. Manuel Valls, lui, a rappelé que sa mission est de « parvenir à une solution d’avenir » et sera cette semaine en Nouvelle-Calédonie pour poursuivre les discussions. Un contraste saisissant : d’un côté, la main tendue ; de l’autre, un refus catégorique qui s’apparente de plus en plus à une fuite en avant.
Dominique Fochi a voulu frapper fort. Mais derrière les grandes phrases, c’est surtout l’image d’un mouvement divisé, enfermé dans ses contradictions, qui s’est imposée aux téléspectateurs.