Le recensement général de la population calédonienne, lancé il y a deux semaines, se poursuit avec un rythme légèrement inférieur aux attentes.
Un démarrage en demi-teinte
Bien que l’opération soit à mi-parcours, les résultats préliminaires indiquent un retard modéré par rapport aux projections. « Nous ne sommes pas encore en situation d’alerte, mais nous aurions aimé un taux de réalisation plus élevé à ce stade« , a reconnu Mme Elise Desmazures, directrice de l’Institut de la Statistique et des Études Économiques (ISEE).
Les difficultés d’accès à certains ménages, notamment ceux dont les membres travaillent en journée, expliquent en partie ce ralentissement. Les agents recenseurs laissent des avis de passage pour organiser des rendez-vous ultérieurs.
Des défis logistiques et sociaux
Certaines zones, en particulier dans le Grand Nouméa, restent encore à couvrir en raison de contraintes organisationnelles. Les agents adaptent leurs tournées pour optimiser leur efficacité. Cependant, la méfiance d’une partie de la population, exacerbée par le contexte socio-politique récent, complique leur mission. « Nous comprenons les craintes, mais nous insistons sur le caractère essentiel de cette démarche« , a souligné la directrice.
Un enjeu crucial pour les politiques publiques
Ce recensement, obligatoire, fournira des données indispensables pour ajuster les services publics : infrastructures scolaires, besoins sanitaires, emploi, et même gestion des secours. « Un chiffre erroné pourrait fausser les interventions futures, surtout dans un contexte budgétaire tendu« , a rappelé Mme Desmazures. Les premiers résultats, attendus en juillet, serviront de base à des analyses plus fines, comme la pyramide des âges ou les conditions de logement.
Sécurité et vigilance
Un cas isolé d’usurpation d’identité d’agent recenseur a été signalé, mais les autorités rassurent : les officiels portent une chasuble orange, une sacoche bleue et une carte d’accréditation. Un numéro vert (05 20 00) permet de vérifier leur identité ou de signaler des problèmes.
Un appel à la mobilisation
Face aux abandons d’agents découragés par des portes closes ou des accueil hostiles, l’ISEE plaide pour une meilleure coopération. « Même en désaccord avec l’opération, un minimum de réponses est nécessaire pour garantir des données fiables« , a insisté Mme Desmazures.
La campagne se poursuit jusqu’au 22 mai, avec un renforcement ciblé dans les zones moins avancées. Les citoyens sont invités à contribuer à cette démarche collective, garante d’une Calédonie mieux préparée pour demain.
Contact : Numéro vert 05 20 00 (8h-20h).