Les prochains jours pourraient bouleverser la diplomatie mondiale. Donald Trump accélère ses manœuvres pour un tête-à-tête historique entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky.
Un pari diplomatique risqué pour Donald Trump
Le président américain entend frapper un grand coup sur la scène internationale. Après avoir réuni Zelensky et plusieurs dirigeants européens à la Maison-Blanche, Donald Trump affirme avoir « enclenché les préparatifs » pour un face-à-face entre le maître du Kremlin et le président ukrainien. Un face-à-face directe, d’ici deux semaines, marquerait un tournant majeur du conflit.
Le calendrier est serré et l’annonce intervient dans un contexte où les négociations piétinent depuis des mois. Mais Trump veut imposer sa marque : organiser un sommet bilatéral, puis une rencontre trilatérale incluant Washington. L’objectif affiché est clair : se poser en artisan de la paix, au moment où l’OTAN poursuit ses discussions militaires et où les alliés européens cherchent à garantir la sécurité de l’Ukraine.
Reste l’obstacle du lieu. En effet, accueillir Vladimir Poutine n’est pas une décision neutre : son mandat d’arrêt international fragilise plusieurs options. Et chaque capitale candidate porte ses propres avantages… et ses propres risques.
Genève, Budapest, Vatican : la bataille du lieu neutre
Dans la course, la Suisse apparaît comme la favorite. Pays neutre, hôte historique de grandes conférences internationales, Genève offre un cadre idéal. Emmanuel Macron a publiquement soutenu cette solution. Mais un problème majeur persiste : la Suisse, signataire du Statut de Rome, serait juridiquement contrainte d’arrêter Poutine s’il posait le pied sur son sol. Pour contourner l’impasse, Berne a déjà promis « l’immunité » au chef du Kremlin en cas de conférence de paix.
Autre piste : la Hongrie. Viktor Orbán, proche allié de Moscou, pourrait offrir un terrain favorable pour Poutine. Mais Budapest n’est plus neutre depuis son adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne. Cette perspective est jugée peu acceptable par Kiev et ses partenaires occidentaux, malgré les liens privilégiés entre Orbán et le Kremlin.
Enfin, le Vatican se positionne. Le pape Léon XIV a exprimé son intérêt pour accueillir les négociations dans la Cité-État. Cette option met en avant la longue tradition de médiation du Saint-Siège. Mais là encore, le mandat d’arrêt international complique l’équation : l’entrée de Poutine sur le territoire italien pourrait relancer la question judiciaire.
Les États-Unis à l’affût, l’Europe sous tension
Au-delà de l’Europe, d’autres options circulent. L’Autriche est citée pour sa neutralité constitutionnelle, mais elle se heurte aux mêmes difficultés juridiques que la Suisse. La Turquie, qui avait accueilli des discussions en 2022, semble cette fois en retrait. Reste l’option américaine. Les États-Unis, non membres de la Cour pénale internationale, garantiraient une sécurité totale à Poutine et donneraient à Trump le contrôle complet de l’événement.
Une telle décision renforcerait encore l’image du président américain comme arbitre incontournable. Lui-même rêve déjà d’un prix Nobel de la paix. Mais cette mise en avant de Washington risque de marginaliser les Européens, qui insistent sur la nécessité de rester au cœur du processus.
Dans ce contexte explosif, une certitude s’impose : l’organisation du sommet dépasse le simple choix d’une salle de conférence. Elle incarne un bras de fer diplomatique où chaque acteur tente d’imposer ses conditions, entre justice internationale, sécurité régionale et ambitions politiques.