L’économie calédonienne subit un recul historique en 2024, avec une contraction du PIB estimée entre 10 % et 15 %, ramenant celui-ci à un niveau équivalent à celui de la période 2013-2017. Cette récession résulte de trois crises majeures qui se superposent.
Effondrement des moteurs économiques
La consommation, l’investissement et les échanges extérieurs, piliers traditionnels de l’activité, sont tous en nette dégradation. Les émeutes de mai 2024 ont paralysé l’économie pendant deux semaines, entraînant une perte de valeur ajoutée (hors nickel) de 25 milliards de F.CFP. Près de 500 établissements ont été détruits et de nombreuses entreprises, habitations et infrastructures publiques endommagées.
Crise structurelle du nickel
Le secteur métallurgique, déjà fragilisé, connaît un tournant critique : KNS a cessé ses activités faute de repreneur, tandis qu’Eramet a annoncé l’arrêt de son soutien financier à la SLN. Cette situation aggrave les difficultés structurelles des finances publiques.
Impact social et emploi
Le marché du travail est sévèrement touché : un salarié du privé sur six a perdu son emploi entre fin 2023 et fin 2024, et le secteur public a réduit ses effectifs de 3 %. Les entrepreneurs individuels subissent également un recul, avec 1 470 actifs en moins. Les dispositifs de chômage partiel ou total ont atténué la baisse des revenus, mais le revenu disponible des ménages reste en forte diminution.
Malgré les mesures d’urgence (fonds de solidarité, reports de crédits, etc.), la combinaison de ces crises laisse présager des défis durables pour la relance économique.