Un petit parti veut donner des leçons de morale. Mais son passé récent l’empêche de se poser en arbitre crédible.
Le MNIS, un parti sans poids mais à la parole bruyante
Depuis les émeutes meurtrières de mai 2024, la Nouvelle-Calédonie paie encore les conséquences d’un chaos orchestré par la CCAT, émanation directe de l’Union calédonienne. Ce mouvement a plongé l’économie à genoux, provoquant plus de 250 milliards de francs CFP de pertes, laissant des milliers de familles sans emploi et poussant certains jeunes jusque dans la prostitution.
Dans ce contexte, le Mouvement nationaliste indépendantiste souverainiste (MNIS) de Muneiko Haocas fait figure de formation famélique. Pourtant, ce micro-parti s’autorise à donner des leçons de démocratie sur les réseaux sociaux. Dans un post publié ce lundi 25 août, il accuse l’UNI d’avoir « fait un choix calédonien et loyaliste, plus que kanak », comme si le fait d’assumer un chemin partagé avec la République française constituait une trahison.
Mais l’histoire est têtue. De nombreux témoignages médiatiques confirment qu’une partie du FLNKS, dont des cadres historiques, a bien été présente à Paris lors du sommet de Bougival du 12 juillet 2025 et a signé le texte final, malgré les dénégations des plus radicaux.
L’UNI assume une vision d’avenir pour tous les Calédoniens
À la différence du MNIS, le camp de Paul Néaoutyine et de l’UNI (PALIKA, UPM) n’a pas renié sa signature. Il a choisi de tendre la main et d’assumer l’accord de Bougival. Un accord qualifié d’historique, car il propose une Nouvelle-Calédonie autonome mais pleinement française, cherchant à concilier les aspirations identitaires avec une réalité républicaine.
De retour sur le territoire, l’UNI a engagé une tournée des communes dans toutes les provinces, pour expliquer cette démarche. Leur message est clair : construire ensemble, plutôt que diviser en érigeant une ethnie au-dessus des autres. C’est un choix courageux, tourné vers l’avenir, quand d’autres préfèrent rester prisonniers du ressentiment.
Le MNIS, l’amnésie comme stratégie politique
En pointant du doigt ses anciens alliés, le MNIS tente de détourner l’attention de son propre rôle dans la dérive violente qui a ensanglanté le pays. Mais il oublie surtout de regarder du côté de l’Union calédonienne, minée par une guerre des chefs au sein même de la province des Îles.
Alors que les habitants crient famine et que le développement économique est à l’agonie, certains dirigeants se déchirent par médias interposés pour conserver un poste et ses avantages. Pendant ce temps, les liaisons aériennes avec Nouméa sont en crise et les décisions politiques essentielles se font toujours attendre.
Surtout, le MNIS et le reste du FLNKS radicalisé se sont isolés eux-mêmes. Tandis que l’ensemble des forces politiques du pays se sont réunies à la table des discussions lors de l’installation du comité de rédaction, sous l’impulsion du ministre des Outre-mer, eux ont choisi la chaise vide. Ils dénoncent mais n’agissent pas pour le bien commun. À force de crier au loup, plus personne ne les entendra : leur parole perd toute crédibilité.
Face à cette réalité, la posture du MNIS ressemble à une mauvaise farce. Comme le dit l’adage local :
Avant de monter aux cocotiers, il faut avoir le cul propre