Un constat d’échec après des discussions tendues
Les négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se sont soldées par un échec, marquant le terme de la troisième visite du ministre des Outre-mer Emmanuel Valls. Sonia Backès, cheffe de la délégation loyaliste, a déclaré : *Il y avait un chemin possible, mais le changement de pied total de Manuel Valls dès son arrivée a empêché tout accord« .
Un projet controversé : l’indépendance-association
Le ministre a présenté un projet d' »indépendance-association » comprenant :
– Transfert des compétences régaliennes
– Statut international de pleine responsabilité
– Double nationalité
« C’est la définition exacte de l’indépendance« , a affirmé Sonia Backès, soulignant que « si une compétence comme la justice était transférée, la Nouvelle-Calédonie pourrait décider de la récupérer à tout moment« . Pour les loyalistes, ce projet équivaut à une indépendance déguisée, contraire aux trois référendums ayant rejeté cette option.
Méthode critiquée et absence de documents
« Il nous avait promis un document écrit pour le vendredi matin. Finalement, rien n’a été remis« , a déploré la représentante loyaliste. Les discussions se sont déroulées en trois phases :
1. Rencontres bilatérales
2. Séance plénière
3. Trois jours de « conclave » au Sheraton de Nouméa
Réactions divergentes des délégations
– FLNKS : Soutien au projet, mais demande d’aller plus loin
– Loyalistes/Rassemblement : Refus catégorique, défense d’un fédéralisme interne
– Calédonie Ensemble/Éveil Océanien : Ouverture au compromis
« Nous avons décidé de ne pas quitter la table malgré les provocations« , a expliqué Sonia Backès, craignant qu’un accord soit signé en leur absence.
Points de convergence limités
Quelques rares points d’accord ont émergé :
– Nécessité de réformer la représentation au Congrès
– Réorganisation législative
Cependant, « certains points présentés comme convergents n’ont jamais été discutés« , a tempéré la représentante loyaliste.
Contexte politique tendu
L’échec intervient dans un climat particulier :
– Conséquences des émeutes de mai 2024
– Question sensible du corps électoral gelé
– Attentes économiques fortes
Prochaines étapes
– Maintien de l’Accord de Nouméa
– Préparation des élections provinciales
– Poursuite des efforts de reconstruction économique
« La vie continue. Nous devons reconstruire ce territoire« , a conclu Sonia Backès, tout en rappelant que « le pays ne peut rester dans cette situation ad vitam aeternam« .