Une pathologie sous-diagnostiquée au centre des préoccupations sanitaires
A l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale maternelle célébrée le 7 mai, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a annoncé le lancement d’une vaste campagne de sensibilisation sur la dépression post-partum. Cette maladie psychique, qui affecterait environ 17% des mères dans le mois suivant l’accouchement selon les données métropolitaines, reste encore trop souvent méconnue et insuffisamment détectée sur le territoire.
Distinguer le baby blues de la véritable dépression périnatale
Les spécialistes soulignent l’importance de différencier cette pathologie du simple « baby blues« , état passager de fragilité émotionnelle. La dépression post-partum se caractérise par des symptômes plus profonds et durables pouvant inclure :
– Un sentiment d’incapacité à s’occuper du nouveau-né
– Des troubles du sommeil persistants
– Une perte d’appétit marquée
– Dans les cas les plus graves, des idées suicidaires
Facteurs de risque et dispositifs de prévention
Plusieurs éléments peuvent favoriser son apparition :
– Antécédents de troubles psychiques
– Isolement social ou familial
– Violences conjugales
– Grossesse non désirée ou traumatisante
Pour mieux repérer les signes avant-coureurs, des mesures ont été mises en place :
1. Un entretien postnatal systématique avec une sage-femme, remboursé par la CAFAT
2. Une consultation gratuite de santé sexuelle pour les 15-17 ans
3. La prise en charge des contraceptifs d’urgence pour les mineures
4. Le remboursement intégral des dépistages IST/VIH
Le programme des « 1000 premiers jours » comme cadre d’action
Cette initiative s’inscrit dans le plan plus global des « 1000 premiers jours de l’enfant » déployé depuis 2022, qui vise à :
– Améliorer le suivi des jeunes mères
– Renforcer l’information sur les troubles psychiques périnataux
– Faciliter l’accès aux structures d’accompagnement
Objectifs de la campagne de sensibilisation
Les autorités sanitaires entendent par cette action :
1. Briser le tabou entourant cette maladie
2. Encourager les femmes concernées à parler de leur souffrance
3. Orienter vers les professionnels compétents
4. Former les soignants à un meilleur dépistage
Cette démarche s’accompagne d’une simplification de l’accès aux soins gynécologiques pour les adolescentes, avec notamment la gratuité des contraceptifs et des dépistages. Une attention particulière est portée aux populations les plus vulnérables et aux mineures en situation de détresse.