Les négociations sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ont buté sur deux projets antagonistes :
1. La proposition ministérielle : Une « souveraineté avec la France » défendue par Emmanuel Valls
2. Le contre-projet loyaliste : Un « fédéralisme au sein de la République française » porté par les Loyalistes et le Rassemblement
Pierre-Christophe Pantz, géopoliticien à l’Université de Nouvelle-Calédonie, analyse : « Le fait que l’État soit arrivé avec une proposition a faussé les négociations dès le départ. Cela établissait un plancher inacceptable pour les indépendantistes.«
Les causes structurelles de l’échec
Plusieurs obstacles récurrents ont bloqué toute avancée :
– Le droit à l’autodétermination : « Déjà trente ans qu’on achoppe sur ces choses-là », constate le chercheur
– Le corps électoral gelé : Une question qui reste « épineuse » à l’approche des provinciales
– L’absence de compromis politique : « Des personnes qui ont des antagonismes et qui n’arrivent pas à se mettre d’accord »
Perspectives électorales et recomposition politique
Avec des élections provinciales prévues avant le 30 novembre 2025, plusieurs scénarios se dessinent :
– Maintenir le statu quo : Le corps électoral resterait gelé selon les déclarations ministérielles
– Une nouvelle donne politique : « Les lignes bougent avec l’émergence de nouveaux acteurs comme la CCAT et la recomposition du FLNKS »
– Rapport de force incertain : La question se pose sur « la majorité indépendantiste à l’échelle territoriale«
Une période d’incertitude prolongée
L’horizon politique reste bouché jusqu’aux présidentielles de 2027 :
– Dialogue rompu : « Je vois difficilement Manuel Valls revenir aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie »
– Enjeu financier crucial : Le chercheur s’interroge sur « les conditions des prêts » accordés par l’État
– Appel à la responsabilité : « Les élus calédoniens devront faire preuve d’humilité et de courage«
« On est toujours face à une impasse politique », résume Pierre-Christophe Pantz, soulignant l’urgence pour les acteurs locaux de trouver des solutions innovantes alors que les vieilles recettes ont montré leurs limites. La démocratie participative évoquée par Veylma Falaeo au Congrès pourrait offrir une piste pour relancer le dialogue.