Manuel Valls défend sa vision d’une « souveraineté dans la France«
Un positionnement clair dans « Enquête Exclusive »
Lors d’une interview accordée à l’émission « Enquête Exclusive » sur M6 ce dimanche, Manuel Valls, ministre des Outre-mer, a exposé sa vision pour l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Le ministre a catégoriquement rejeté le projet de fédéralisme interne porté par les Loyalistes et le Rassemblement, le qualifiant de « nul et non avenu » car contraire « à la Constitution et aux accords de Nouméa« .
Un équilibre délicat entre souveraineté et lien français
Face aux questions de Bernard de La Villardière, le ministre a précisé sa conception d’une « souveraineté partagée » :
– Maintien des compétences régaliennes (sécurité, défense, justice, monnaie) par la France
– Possibilité de développer des polices provinciales
– Intégration accrue des autorités coutumières dans le système judiciaire
« Les indépendantistes veulent plus de souveraineté, les loyalistes veulent rester français. Ces deux légitimités, je les comprends parfaitement« , a déclaré le ministre.
Référendums et « goût d’inachevé »
Interpellé sur les trois consultations ayant confirmé le maintien dans la France (57% en 2018, 53% en 2020, 96,5% en 2021 avec forte abstention indépendantiste), Valls a reconnu :
« Les scores étaient là, mais le troisième référendum […] a laissé un goût d’inachevé. Il faut trouver un dispositif qui permette de sortir de la décolonisation.«
Enjeux géostratégiques dans le Pacifique
Le ministre a alerté sur les convoitises étrangères :
« Le Pacifique est le lieu de l’affrontement de ce XXIe siècle entre les États-Unis et la Chine. La seule présence européenne dans la région, c’est la France via la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et Wallis-et-Futuna.«
Il a particulièrement pointé :
– Les intérêts chinois sur les ressources en nickel
– Les activités de l’Azerbaïdjan dans la région
– La nécessité de protéger les Calédoniens d' »une autre forme de colonisation »
Un message final pour l’avenir
En conclusion, Manuel Valls a exprimé son souhait pour le territoire :
« La stabilité, demain, après-demain, et qu’elle retrouve la capacité de dialoguer ensemble pour la paix civile. En restant avec la France, dans un lien avec la France, sans aucun doute.«
Ce positionnement intervient alors que les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se poursuivent dans un contexte toujours marqué par les tensions post-émeutes de 2024. Le ministre semble ainsi tracer une voie médiane entre les aspirations contradictoires des différents camps, tout en réaffirmant avec force l’importance stratégique de la présence française dans le Pacifique.
Sources : Enquête Exclusive/M6 – Mai 2025