Fin programmée du chômage partiel exceptionnel
Le dispositif spécial de chômage partiel instauré suite aux violences de mai 2024 touchera à sa fin le 30 juin prochain, selon les dernières annonces gouvernementales. Ce mécanisme d’urgence, destiné aux entreprises affectées par les troubles, a permis à près de 6 360 salariés de maintenir leur emploi malgré la baisse d’activité de leur secteur. Les derniers chiffres de l’ISEE révèlent qu’en février 2025, environ 6 000 personnes bénéficiaient encore du chômage total, dont 1 400 relevant spécifiquement du régime post-émeutes.
Un système en mutation progressive
Depuis janvier 2025, les conditions d’indemnisation se sont durcies :
– Taux de compensation réduit de 70% à 50% du salaire
– Plafond mensuel abaissé à 2 fois le SMG (contre 2,5 précédemment)
– Nouvelle dégressivité prévue à partir du 31 mars
« Cette mesure transitoire a joué son rôle d’amortisseur social, mais nous devons maintenant préparer l’après« , explique Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie. « Maintenir indéfiniment des allocations créerait une dépendance contreproductive.«
Vers un nouveau modèle de soutien économique
Le gouvernement planche actuellement sur une réforme structurelle qui sera soumise au Congrès dans les prochains jours. Ce projet s’articule autour de trois axes principaux :
1. Ajustement des allocations :
– Revalorisation modérée du chômage de droit commun (actuellement à 66% du SMG)
– Exonération totale des charges patronales pour les entreprises en difficulté jusqu’en décembre 2025
2. Investissement massif dans la formation :
– Développement de l’alternance et de l’apprentissage
– Programmes de reconversion ciblés sur les secteurs porteurs
– Coordination renforcée avec les provinces
3. Transition vers l’emploi durable :
– Conversion du budget d’assistance en aides à l’embauche
– Mesures incitatives pour les employeurs
Inquiétudes syndicales et attentes sociales
Les organisations syndicales expriment cependant des réserves quant à cette transition. Alexis Falematagia, secrétaire général adjoint de l’USOENC, alerte : « Nous ne pouvons abandonner des milliers de familles à leur sort. La précarité guette de nombreux foyers calédoniens.«
Le syndicat réclame :
– Des études d’impact détaillées
– Des garanties sur le pouvoir d’achat
– Des mesures concrètes contre la vie chère
– Un véritable plan de relance de l’emploi local
Prochaines étapes décisives
Alors que le projet de loi doit être présenté sous peu au Congrès, les partenaires sociaux restent en vigilance. « L’accord-cadre doit être gagnant-gagnant« , rappelle l’USOENC, soulignant l’importance d’une transition sociale maîtrisée dans ce contexte économique fragile.
Cette réforme marque un tournant dans la politique de l’emploi calédonienne, passant d’une logique d’assistance à une approche plus active d’insertion professionnelle. Son succès dépendra largement de la capacité à concilier urgence sociale et transformation structurelle de l’économie.
Sources : Gouv.NC, CG, Actu/BZ – Mai 2025