Deux réunions clés pour définir les stratégies politiques
Alors que les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se poursuivent, deux acteurs majeurs de la scène politique locale ont tenu des assemblées générales distinctes ce week-end, chacune avec des objectifs bien définis.
Le Palika fait le point à Népou
Le Parti de libération kanak (Palika) s’est réuni ce samedi dans la tribu de Népou (Poya) pour une assemblée générale consacrée à l’analyse de la situation politique et socio-économique.
Dans un communiqué, le parti a annoncé vouloir « définir sa stratégie pour atteindre ses objectifs politiques, économiques et sociaux ». Plusieurs thèmes étaient à l’ordre du jour :
– L’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, dans un contexte de blocage persistant.
– La situation économique et sociale, marquée par les tensions autour de l’industrie du nickel et les inégalités persistantes.
– Les chantiers institutionnels en cours, notamment les discussions sur une éventuelle réforme du statut du territoire.
– L’évaluation des motions adoptées lors de son 49e congrès, afin de mesurer leur mise en œuvre.
« Nous devons rester unis et déterminés face aux défis qui se présentent », a déclaré un membre du bureau politique du Palika, sous couvert d’anonymat.
La CCAT mobilise ses troupes à Saint-Louis
De son côté, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) a tenu sa 4e assemblée générale au complexe des Quatre Cocotiers, à Saint-Louis. L’organisation, fortement engagée dans la lutte pour l’indépendance, a appelé ses militants à une participation massive.
Dans un communiqué, la CCAT a affirmé :
« Pour aller chercher Kanaky, nous pouvons compter sur nos forces : notre intelligence collective, notre sens profond de la solidarité, notre fraternité inébranlable et notre engagement conscient et militant. »
Les principaux points abordés ont été :
– Un bilan des avancées depuis le 5 février, date marquante dans le calendrier des revendications indépendantistes.
– L’identification des défis restants, notamment sur le plan politique et stratégique.
– La définition des prochaines étapes, avec un accent sur la « pleine et entière souveraineté ».
« Nous veillerons à créer les conditions d’un débat authentique, libre et constructif », a insisté la CCAT, promettant un espace où « chaque militant pourra s’exprimer pleinement ».
Deux approches, un même objectif ?
Si le Palika privilégie une approche institutionnelle et négociée, la CCAT mise davantage sur la mobilisation militante et la pression populaire. Cependant, les deux structures partagent une même finalité : l’émancipation politique de la Nouvelle-Calédonie.
« Le Palika reste un acteur central du FLNKS, tandis que la CCAT incarne une dynamique plus radicale. Leurs méthodes diffèrent, mais leur direction converge », analyse un observateur politique local.
Quelle suite attendre ?
Ces réunions interviennent dans un contexte tendu, où les discussions sur l’avenir du territoire restent bloquées. Les prochaines semaines seront cruciales, avec :
– La possible reprise des négociations entre indépendantistes et loyalistes.
– Les pressions économiques liées à la crise du nickel.
– Les préparatifs d’éventuelles élections provinciales.
« La route vers l’autodétermination est longue, mais chaque pas compte », a conclu un militant de la CCAT en marge de l’assemblée.
Alors que le Palika affine sa stratégie politique et que la CCAT renforce sa base militante, une question demeure : ces deux forces parviendront-elles à converger vers une position commune, ou resteront-elles sur des chemins parallèles ?
Sources : Communiqués du Palika / CCAT – Mai 2025.