Cette interview poignante révèle les profondes divisions autour du projet d’indépendance-association en Nouvelle-Calédonie, relançant le débat sur l’avenir institutionnel du territoire. Ce témoignage met en lumière l’amertume des politiques face à ce qu’ils qualifient de « mépris démocratique » venant de Paris.
Un sentiment d’abandon
Nous étions tous dans la salle… j’ai versé quelques larmes de haine, de déception mais aussi de désespoir – Marie-Laure Ukeiwë.
Ce moment-clé, vécu comme une véritable trahison, aurait pu faire capoter les négociations sans la solidarité de l’équipe présente.
Un concept controversé
Le projet d’indépendance-association, loin d’être une nouveauté, remonterait à Edgar Pisani en 1985. Depuis, selon Sonia Backès, des « influenceurs » parisiens – dont le plus connu serait Alain Christnacht – n’auraient cessé de promouvoir cette idée auprès des différents ministres, malgré son rejet répété par les Calédoniens.
Valls, « porte-parole inespéré »
Manuel Valls se positionne comme l’ultime défenseur d’un projet déjà rejeté par ses prédécesseurs.
Les autres avaient rejeté cette idée voyant qu’elle n’était pas majoritaire… Lui est arrivé en se disant ‘je tente le coup,
dénonce Sonia Backès, y voyant une manœuvre de carrière plus qu’une réelle conviction politique.
Crise démocratique
L’échec du projet est présenté comme symptomatique d’un profond déficit démocratique:
Ces influenceurs… n’écoutent que leur idéologie et en fait méprisent la démocratie.
Virginie Ruffenach insiste sur la possibilité de concilier reconnaissance identitaire et respect des institutions, une voie selon elle ignorée par Paris.
Face à ce nouvel échec, les positions se durcissent:
Nous ne voyons pas l’intérêt d’une nouvelle réunion pour à nouveau nous poser le même projet
. V. Ruffenach. Cette déclaration laisse présager des mois de tensions alors que la Nouvelle-Calédonie doit redéfinir son statut institutionnel.