En visite en Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen propose un changement de cap dans le traitement du dossier calédonien. Plutôt que de concentrer les discussions politiques sur la réforme institutionnelle, comme cela a été le cas depuis des décennies, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale appelle à recentrer les échanges sur le développement économique et social de l’archipel.
Pour la cheffe de file du RN, l’approche actuelle, centrée quasi exclusivement sur le statut politique de la Nouvelle-Calédonie, a montré ses limites. « L’obsession institutionnelle du gouvernement oublie l’essentiel : le développement économique », a-t-elle déclaré à la presse. Elle propose donc une nouvelle « méthode », plus inclusive, qui rassemblerait autour de la table non seulement les partis politiques, mais aussi les chefs d’entreprise et les acteurs économiques locaux.
Parmi les priorités évoquées : la diversification agricole, la maîtrise des coûts de l’énergie, l’avenir de la filière nickel – pilier de l’économie calédonienne – ou encore la mise en place d’une base maritime. Autant de chantiers qui, selon Marine Le Pen, sont indispensables pour imaginer la Nouvelle-Calédonie dans les 30 prochaines années et garantir une stabilité durable, aussi bien économique qu’institutionnelle.
Cette visite intervient dans un contexte de tensions persistantes sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Début mai, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait tenté sans succès de relancer le dialogue entre indépendantistes et loyalistes. Un nouveau cycle de discussions est prévu mi-juin à l’initiative d’Emmanuel Macron.
Marine Le Pen, accompagnée du vice-président du RN Louis Aliot et d’autres élus, prévoit de rencontrer toutes les forces politiques calédoniennes durant son déplacement, qui s’achèvera vendredi par une réunion publique. Elle espère ainsi contribuer à apaiser les tensions et à ouvrir un nouveau chapitre de coopération, basé sur des enjeux concrets et partagés.
Pour la dirigeante du RN, seule une approche ancrée dans les réalités économiques locales permettra d’assurer un avenir stable à la Nouvelle-Calédonie, au-delà des clivages traditionnels sur l’indépendance.