Ce soir, un homme est mort devant les urgences fermées de Koumac.
Oui, devant un hôpital. Fermé.
Des soignants ont essayé de le sauver, dans l’herbe. Avec les moyens du bord.
Il est mort.
C’est le deuxième en trois semaines.
Mais ça, personne n’en parle.
Enfin si, maintenant on en parle.
Bref. L’hôpital du Nord va mal.
Pendant ce temps, au Médipôle, des médecins étrangers viennent en renfort.
Ils sont motivés, compétents, diplômés.
Mais leur famille est à l’autre bout du monde, et ils resteront pas éternellement.
Donc c’est pas une solution miracle.
Mais c’est mieux que rien.
Bref. On galère à recruter.
Claude Gambey, le membre du gouvernement, est venu en parler.
Il dit que la pénurie est mondiale.
Et qu’on doit « changer de paradigme ».
En gros, faire avec moins.
Mais avec plus de primes. Et plus d’infirmières.
Et plus de sécurité.
Et plus de reconnaissance.
Et plus d’espérance.
Mais toujours moins de médecins.
Bref. On fait ce qu’on peut.
Sinon, au lycée Jules Garnier, ils ont fabriqué des distributeurs de protections hygiéniques.
Parce que les règles, c’est pas un gros mot.
Et parce que la précarité menstruelle, c’est une vraie galère.
Bref. Les élèves bossent pour plus d’égalité.
À Pouembout, ils cuisinent du bougna avec les ignames du jardin.
À Canala, ils parlent entrepreneuriat au lieu de nickel.
Et à Lifou, les enfants répètent un spectacle pour le mariage du fils du grand chef.
Y a aussi des bonnes nouvelles.
Mais ce soir, ce qu’on retient, c’est ça :
Un homme est mort. Devant un hôpital. Fermé.
Bref. On est en 2025.