Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a acté un report d’un an pour finaliser la transition des anciennes protections de marché vers un système de « régulations », initialement prévue pour février 2024.
Un délai supplémentaire pour réformer les protections de marché
Ce report, voté à l’unanimité, vise à permettre à l’administration d’achever l’instruction des 57 filières concernées. Xavier Benoist, président de la Fédération des entreprises et industries néo-calédoniennes (FEINC), salue cette décision, mettant fin à une « impasse juridique » tout en maintenant un cadre protecteur pour l’économie locale.
Un outil controversé mais jugé indispensable
Contrairement aux critiques pointant ces régulations comme facteur de vie chère, la FEINC défend leur utilité pour l’industrie et l’agriculture. X. Benoist insiste sur la nécessité d’une évaluation quantitative avant toute réforme, via l’audit lancé par le gouvernement (résultats attendus fin 2025). Si la FEINC soutient cette démarche, elle regrette que le cahier des charges n’envisage pas explicitement de renforcer les régulations si leur impact positif est confirmé.
Crise au sein du monde patronal : la FINC quitte NC Eco
Xavier Benoist justifie le retrait de la FEINC et de la CPME de la plateforme NC Eco par :
1. L’inutilité de poursuivre une structure dont le mandat initial est accompli.
2. Des prises de parole non alignées avec leurs positions, notamment sur les régulations de marché.
Il rejette l’idée d’une « guerre » patronale, prônant plutôt une diversité d’approches pour reconstruire l’économie. La FEINC revendique aussi une meilleure représentativité au sein des instances interprofessionnelles.
Économie en état d’urgence post-émeutes
Plus d’un an après les violences de mai 2024, le bilan est lourd :
– 12 000 emplois perdus en 2024, dont 2 000 dans l’industrie.
– Un besoin urgent de recréer 10 000 à 20 000 emplois d’ici fin 2025.
– La fin du chômage partiel « spécial exactions » le 30 juin menace des entreprises encore fragiles.
La FEINC alerte sur le cercle vicieux : baisse d’activité → recul fiscal → difficultés accrues pour les ménages. Elle plaide pour une cellule de crise et des liquidités injectées dans l’économie.
Le chômage partiel, seul filet de survie
Seul dispositif ayant évité un effondrement total, le chômage partiel arrive à échéance sans solution pérenne validée par le Congrès. La FEINC appelle à une mobilisation des institutions calédoniennes et métropolitaines pour ajuster les aides et relancer l’investissement.
Une reconstruction à haut risque
Alors que la Nouvelle-Calédonie tente de se relever, les clivages sur les outils économiques (régulations, audit) et les fractures patronales complexifient la tâche. L’urgence, selon la FEINC, est de créer des emplois massivement et de sauver les entreprises survivantes, au-delà des seules victimes directes des émeutes.