En Nouvelle-Calédonie, les préoccupations quotidiennes des habitants oscillent entre le coût de la vie, les tensions politiques et les initiatives locales pour pallier les difficultés. Entre discussions sur les prix des produits alimentaires, les protections de marché et les appels à la solidarité, les Calédoniens expriment leurs frustrations et leurs espoirs. Retour sur les sujets qui animent le territoire.
La vie chère et les protections de marché : un débat récurrent
Les auditeurs d’Océane FM se sont emparés du sujet brûlant de la vie chère, pointant du doigt les disparités de prix entre les produits locaux et importés.
Ici, un bouquet de salades coûte 600 francs, alors que l’importé est à 300 francs. Comment justifier cela ?
Les protections de marché, mises en place pour favoriser la production locale, sont critiquées pour leur effet pervers.
On est pris en otage par des prix exorbitants
Le débat s’étend aux produits comme le chocolat, dont le prix local dépasse souvent celui des tablettes importées.
En France, une tablette coûte 100 francs, ici c’est 800 francs ! Face à ces incohérences, certains réclament plus de transparence et une révision des politiques fiscales.
Sécurité routière et contrôle technique : des lacunes pointées
La question de la sécurité routière a également émergé, avec des auditeurs dénonçant l’état déplorable de certains véhicules.
Des phares cassés, des rétroviseurs arrachés… Où est le contrôle technique ? L’absence de régulation stricte est perçue comme un danger public, surtout la nuit, où des automobilistes roulent sans éclairage.
Un autre sujet brûlant : les distances de sécurité.
Quand on me colle, je freine sec. Tant pis si l’autre me percute, c’est lui le fautif !
Une méthode risquée, mais révélatrice de l’exaspération grandissante.
Solidarité locale et initiatives citoyennes
Malgré les tensions, des initiatives solidaires émergent. Un pêcheur propose ainsi des « poches de poissons à prix réduit pour les familles nombreuses« , à 1 500 francs les 7-8 poissons. « C’est pour aider ceux qui galèrent« , explique-t-il.
Par ailleurs, des habitants saluent l’action des « mamans de Saint-Louis« , qui gardent une école incendiée à trois reprises. « Chapeau à elles !« , alors que les autorités peinent à endiguer les violences.
Éducation et vandalisme : les écoles sous tension
Les établissements scolaires sont régulièrement la cible d’actes de vandalisme, comme l’école de Saint-Louis, incendiée trois fois en deux jours.
Pourquoi brûler les écoles ? Nos enfants ont besoin d’apprendre !
Face à cette situation, des parents se mobilisent pour surveiller les bâtiments, mais les moyens manquent.
On ne peut pas tout faire à leur place, regrette un enseignant.
Conflits fonciers et tensions coutumières
À Touho, l’expulsion d’une quarantaine de personnes par les autorités coutumières a ravivé les tensions. Le gouvernement appelle au calme.
La violence n’est pas une solution, rappelle un communiqué officiel.
Mais sur le terrain, les frustrations persistent. Un habitant témoigne :
On nous chasse de nos terres sans alternative. Où aller ?
Environnement et gestion des déchets : un enjeu négligé
Les questions environnementales émergent timidement dans les débats. Un auditeur interpelle :
Nos rivières sont polluées, nos déchets s’accumulent… Quand agira-t-on ?
Pourtant, peu d’initiatives concrètes sont mises en avant, alors que les décharges sauvages se multiplient.
On parle toujours d’économie, mais sans nature, on n’a rien, rappelle une militante écologiste.
Entre colère et résilience, la Nouvelle-Calédonie cherche un équilibre. Les débats sur Océane FM reflètent les fractures, mais aussi la volonté de construire des solutions locales. Alors que les défis économiques et sociaux persistent, la solidarité reste un pilier essentiel pour traverser la crise.