Je me suis dit : “Ah oui, la Groupama Race commence demain.”
Le village était en place, les bateaux aussi, les journalistes aussi. Bref, tout était prêt sauf le vent.
23 équipages sur la ligne de départ.
Des Calédoniens, des Australiens, des Néo-Zélandais… et sûrement un ou deux mecs qui se sont perdus en cherchant l’Anse Vata.
Y’avait le bateau “Party Time” (oui, comme une soirée) mais version 40 ans d’âge.
Pas taillé pour la régate, mais ils sont là pour s’amuser. Ou pour finir mouillés. Peut-être les deux.
Poulpito est de retour.
Deux victoires, une mascotte en forme de poulpe, et un sac avec un doudou pour rester au chaud.
Pas superstitieux, mais faut pas déconner quand même.
Côté météo ?
Du vent, des vagues, des dévents, des récifs, des passes de la mort, et peut-être du vomi.
Le Nord de Bélep ? Une lessiveuse géante.
Mais bon, les mecs téléchargent des fichiers météo comme s’ils pouvaient négocier avec l’alizé.
Y’avait aussi la famille “Girouette” : un père, une fille, un bateau, pas de frigo, mais beaucoup de conserves.
Et une maman… qui fait la même course sur un autre bateau. Bref, la régate, c’est leur repas de famille.
Rush Hour, les Australiens surentraînés, ont débarqué comme si c’était leur jardin.
Record de la Hobart, cuisine maison, et petit accent sympa. Bref, ils sont pas là pour acheter des colliers.
En parallèle, à Nice, la Conférence des Nations Unies sur les océans se terminait.
Des engagements, des aires marines protégées, des promesses. Et dans le Pacifique, la Polynésie veut devenir la gardienne de 4,5 millions de km².
Bref, pendant qu’on court sur l’eau, d’autres veulent la sauver.
Et puis c’était aussi la Journée mondiale des donneurs de sang.
Des bénévoles, des poches, des rappels, des bons sentiments.
5000 poches par an, mais trop souvent, on oublie que le sang, c’est pas en promo chez Géant.
Et puis à Lifou, les coutumes se sont refermées.
Barrière symbolique, danse traditionnelle, mariage annoncé.
Là aussi, c’est une course, mais sans bateau.
Bref.
Demain, 10h, Rocher à la Voile.
Que les voiles gonflent, que les GPS tiennent, et que les duvets soient bien chauds.
Parce que la Groupama Race, c’est pas le Vendée Globe.
Mais pour eux… c’est l’Everest.
Ils sont pas tous partis… mais dans leur tête, ça y est, ils sont déjà au large.