Faut-il s’inquiéter ?
La ceinture de feu pacifique en pleine ébullition
Depuis le début de l’année 2025, les secousses sismiques se multiplient dans le Pacifique. Une activité qui, si elle reste en grande partie naturelle, pose de vraies questions de vigilance et de préparation pour les populations côtières, notamment en Océanie.
Le site VolcanoDiscovery recense chaque jour des dizaines de secousses dans la région. Entre janvier et mi-juin, plusieurs événements majeurs ont été enregistrés :
- Séisme de magnitude 7,0 au large de Tonga (30 mars)
- Magnitude 6,5 près des îles Fidji (13 avril)
- Plusieurs M5 à M5,6 dans les dorsales pacifiques (juin)
- M5,6 ressenti à Lima (Pérou), le 15 juin
Le dénominateur commun ? Une activité tectonique continue, intense, et concentrée sur ce qu’on appelle le “Ring of Fire”, cette ceinture qui entoure le bassin pacifique et concentre 90 % de l’activité sismique mondiale.
Dorsales océaniques : les secousses invisibles mais constantes
Une grande partie des séismes enregistrés se produisent dans les dorsales océaniques, ces fractures géologiques au fond de l’océan qui marquent le déplacement des plaques tectoniques.
Pacific-Antarctic Ridge, East Pacific Rise, dorsale des Tonga-Kermadec : ces noms peu connus du grand public sont pourtant les lignes de faille les plus actives de la planète. Les séismes y sont quotidiens, avec des magnitudes oscillant entre 5 et 5,6.
Même s’ils passent inaperçus à la surface, ces tremblements sont les signaux d’un plancher océanique en tension permanente. C’est là que naissent les grandes poussées tectoniques susceptibles de générer des séismes destructeurs… ou des tsunamis.
Fidji, Tonga, Pérou : les pics de tension
Contrairement aux dorsales, certains séismes ont été directement ressentis par les populations :
- Le séisme du 30 mars (M7,0) au large de Tonga a déclenché une alerte tsunami immédiate, sans faire de victime.
- Le 13 avril, un M6,5 à 174 km de profondeur au sud des Fidji a été enregistré. Il n’a pas généré de tsunami, mais montre l’intensité sous-jacente.
- Le 15 juin, un M5,6 à Callao (Pérou) a réveillé les mémoires sismiques de la côte sud-américaine.
Ce type de secousse rappelle une vérité simple : les événements majeurs sont rares, mais toujours possibles, surtout dans des zones où les tensions s’accumulent depuis des années.
Nouvelle-Calédonie : en première ligne, mais légèrement en retrait
La Nouvelle-Calédonie n’est pas épargnée. Située entre la plaque australienne et la zone de subduction des Vanuatu, elle se trouve dans une zone dite de « résonance tectonique » :
- Elle ressent fréquemment les séismes du Vanuatu, des Fidji et des Tonga.
- Elle est exposée au risque de tsunami, comme lors des alertes de 2018 et 2021.
- Elle reste pour l’instant relativement stable géologiquement, mais vulnérable par sa position insulaire.
Ce contexte impose une vigilance constante, même en l’absence d’événement destructeur immédiat. Le vrai danger, ce n’est pas la secousse du jour, c’est celle qui n’a pas encore eu lieu.
Une terre qui ne dort jamais
La situation en 2025 dans la zone Pacifique peut se résumer ainsi :
- Une activité tectonique soutenue, avec des dizaines de secousses par semaine.
- Des pics de magnitude importants, capables de réveiller le risque tsunami.
- Une vulnérabilité permanente pour les archipels comme la Nouvelle-Calédonie, les Fidji, Tonga ou Vanuatu.
Si rien ne permet de prévoir un grand séisme, tous les signaux sont au vert pour rappeler que la région reste en tension permanente.
La mer peut sembler calme. Mais le fond du Pacifique, lui, ne dort jamais.