Mont-Dore, Plum, Dumbéa… Les signalements se multiplient. Vendredi matin, un pick-up blanc siglé « SOCALMO » a été vu en train d’abandonner une chienne croisée Pitt sur le bord de mer du lot Leoni. Rebaptisée depuis « Caramel » par les internautes, la petite chienne au regard doux erre désormais seule, entre mangrove et bitume. Quelques heures plus tard, c’est une autre chienne qui est retrouvée errante entre Mont-Dore et Plum. Deux publications Facebook en forme de cris du cœur qui viennent grossir une liste de cas devenus quotidiens.
Comment peut-on, sans aucun remords, se débarrasser ainsi d’un animal fidèle ? Cela dépasse l’entendement. — Thierry Esposito
Depuis les émeutes du 13 mai 2024, les associations et bénévoles de la cause animale tirent la sonnette d’alarme : les abandons explosent. La crise sociale et économique a déclenché une vague de départs de Calédoniens, parfois contraints de fuir leur logement incendié ou leur entreprise ruinée par la CCAT. Le phénomène n’épargne pas les animaux, devenus malgré eux les victimes silencieuses de la débâcle.
Pour un chien de 20 kg, il faut prévoir la cage, les vaccins, la pension… Le coût total est devenu prohibitif. — Tiphaine, co-fondatrice de l’association Les Sans Voix
Refuges saturés, bénévoles à bout
Le phénomène prend des allures de crise « Pays » : la SPANC, Les Sans Voix, La Bande à Nounou et d’autres structures dénoncent une saturation des refuges. Faute de places, de nombreux animaux sont désormais livrés à eux-mêmes.
Pour le seul quartier de Dumbéa Rivière, on a reçu six demandes d’urgence pour des sacs de croquettes. On fait ce qu’on peut, mais on est à bout. — Tiphaine (Les Sans Voix)
Pire encore : certaines familles d’accueil quittent à leur tour le territoire, privant les associations de relais précieux.
L’indignation monte
Les internautes n’en peuvent plus. À l’image de Thierry Esposito, ils dénoncent l’indifférence, voire la lâcheté, de ceux qui abandonnent sans même chercher de solution :
Ce geste n’est pas seulement un abandon, c’est un acte de cruauté, un reniement de responsabilité. Il suffisait de publier un message sur les réseaux, une âme généreuse aurait offert un foyer.
Un appel à la mobilisation
En Nouvelle-Calédonie, l’abandon d’un animal domestique est puni de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende. Les autorités invitent à signaler toute scène suspecte avec immatriculation, lieu et heure à l’appui.
Les associations appellent à l’aide :
- Dons de croquettes, antiparasitaires, cages de transport
- Familles d’accueil en urgence
- Signalements auprès des brigades animales locales
📌 Contacts utiles :
- SPANC : 27 75 33
- Les Sans Voix : 26 39 77
La Bande à Nounou : 90 12 12