Par une plume concernée
Dans les années 70, l’Histoire de l’Union Calédonienne commençait comme ça :
Nous sommes deux couleurs, mais un seul peuple. Notre identité, kanak ou caldoche, ne se divise pas : ensemble, nous sommes la Nouvelle‑Calédonie.
Puis en 1985, il y a eu Jean-Marie Tjibaou :
Pour un petit pays comme le nôtre, l’indépendance, ce n’est pas le rejet de toute dépendance, c’est le choix de nos interdépendances.
Il y avait du niveau. Du charisme.
Il fut un temps où l’indépendantisme parlait d’avenir, d’objectifs clairs, de lutte cohérente et pragmatique. Aujourd’hui, il parle d’algorithmes, recycle les colères, agite les symboles, et transforme l’histoire en scénarisation TikTok. Le but ? Fabriquer de l’indignation, nourrir l’émotion, et masquer le vide sidéral d’un projet politique fantôme.
Le PALIKA se prend pour le HAMAS
Dernier épisode : le PALIKA compare la Nouvelle-Calédonie à Gaza. Rien que ça. Des comparaisons grossières pour faire pleurer les capitales occidentales. À croire que les 14 morts, les hôpitaux brûlés, les commerçants ruinés et les gendarmes abattus seraient des « effets collatéraux de la colonisation », comme disent les spin doctors de l’ère CCAT.
Mais la vérité, c’est qu’on n’a pas tiré sur un peuple désarmé. Ce sont des barrages qui ont terrorisé les familles, des pillages organisés, des appels à l’insurrection. Et le drame, c’est que cette violence est aujourd’hui maquillée en légende héroïque.
Triste, Tein ne comprend pas
Christian Tein, fraîchement sorti de prison, a dit ne « pas comprendre pourquoi ça a dégénéré ». Il parle de tourner la page, de panser les blessures. Mais qui l’a arrachée, cette page ? Qui a tenu les discours radicaux, nourri la défiance, légitimé la colère ?
Tein ne veut pas dire qui a allumé l’incendie. Peut-être parce qu’il a oublié qui tenait l’allumette ?
Tout ce scénario a été planifié depuis le début. J’ai de la haine envers Bichou Tein. Pendant six mois, il a attisé la haine et n’a cessé de monter la tête à tous les jeunes – Jack angara sur Facebook
Arnaud Chollet : l’indignation comme méthode
Pendant ce temps, Arnaud Chollet-Léakava joue les procureurs Facebook du Mouvement des Océaniens Indépendantistes. Il écrit en lettres capitales, il hurle à la « mentalité coloniale », exige des démissions, insulte les morts, exige l’ouverture des archives depuis 172 ans. Oui, 172. Il mélange tout, jusqu’à demander justice pour des événements qu’il est manifestement incapable de dater correctement.
Et surtout, il crie au colonialisme parce qu’un drapeau de lutte pour l’indépendance (IKS) du FLNKS n’a pas été levé lors d’une commémoration à une fête Nationale Française. Voilà le vrai combat : des symboles, pas du concret. On demande du logement, ils offrent des slogans. On veut du travail, ils posent des drapeaux.
Et pendant qu’il réclame justice pour 1988, il insulte un militaire mort en le traitant de « criminel » et en appelant à le « voir brûler en enfer ». Ce n’est plus de la politique, c’est de l’appel à la haine pur et simple. Et ça, c’est condamnable. Que pense Manuel Valls ? Va-t-il inviter ces groupuscules à discuter de l’avenir de ce pays ?
Réseaux, chatbots et storytelling algorithmique
Les militants indépendantistes ont découvert ChatGPT et Canva, et ça y est : ils croient que l’indépendance se conquiert avec des carrousels Instagram. Chaque semaine, une nouvelle image verte, jaune et rouge, une nouvelle légende pseudo-historique, et surtout, un appel à « diffuser au max ». L’important, ce n’est plus que ce soit vrai, mais que ce soit vraisemblable.
Mais pendant que les réseaux s’enflamment, la population se meurt d’attendre un projet sérieux, et surtout un repas midi et soir.
Un plancher qui devient un “accord” ?
Dans cette ambiance enfumée, le plancher des indépendantistes est devenu “l’accord Valls”. Sauf que personne ne l’a signé. Ce n’est ni un accord, ni une solution, ni un contrat de société. C’est juste une pirouette politique impliquant uniquement ceux qui y croient.
Et là, une vraie question se pose : au nom de qui le FLNKS parle-t-il encore ? Certainement pas au nom de tous les Kanak. Pas au nom des jeunes désœuvrés qui n’ont plus d’école. Pas au nom des familles calédoniennes qui veulent juste vivre en paix.
Il parle au nom de son propre mythe, celui d’un peuple monolithique, d’une histoire uniforme, d’une oppression éternelle. Une stratégie usée, mais qui continue de nourrir les cabinets parisiens.
La stratégie de l’indépendance aujourd’hui ?
C’est du victimaire, de la récupération historique, et du « branding » de souffrance sur les réseaux sociaux. Le FLNKS a quitté le réel pour un métavers révolutionnaire, où les drapeaux font oublier les pillages, où les insultes font écran aux échecs.
Et pendant ce temps-là, la population calédonienne attend qu’on parle de paix, de projets, de vérité.
La Calédonie a besoin d’un cap, pas d’un culte victimaire.