La Nouvelle-Calédonie traverse une crise budgétaire sans précédent, confrontée à une baisse de 44 milliards de francs CFP de ses recettes fiscales par rapport à 2023, soit une chute de près de 20 %. Réuni ce vendredi 21 juin, le Congrès a adopté plusieurs mesures fiscales et budgétaires exceptionnelles pour tenter de redresser la barre financière d’un pays en tension.
Une chute des recettes qui met en péril le fonctionnement de la collectivité
Le gouvernement local alerte sur une situation de trésorerie extrêmement critique, provoquée par un effondrement de la fiscalité liée à l’économie : impôts sur les sociétés, taxes sur les carburants, taxes d’importation, TGC… Tous les postes sont en repli. Une situation accentuée par la crise du nickel, l’inflation persistante et le ralentissement général de l’activité.
Dans ce contexte, les élus du Congrès ont voté une modification de la clé de répartition des recettes fiscales entre les collectivités locales, mais aussi des ajustements sur le budget primitif 2024 afin de prioriser les dépenses essentielles.
Réductions, priorisations, et gestion de crise
Parmi les mesures phares votées :
- La réaffectation de crédits non consommés des exercices antérieurs
- Un gel partiel de certaines subventions aux établissements publics
- Une priorisation stricte des dépenses de fonctionnement
- La mobilisation de réserves de trésorerie exceptionnelles
L’objectif : maintenir à flot les services publics et éviter un effondrement du modèle social calédonien. Les secteurs de la santé, de l’éducation et de la sécurité sont les seuls sanctuarisés à ce stade.
Une transition économique plus urgente que jamais
La situation actuelle met en évidence la fragilité structurelle des finances calédoniennes, encore trop dépendantes de quelques secteurs clés comme le nickel ou les importations. Pour certains élus, cette crise budgétaire pourrait être l’occasion de réengager une transformation en profondeur du modèle économique, en développant davantage la production locale, la transition énergétique, et en diversifiant les recettes fiscales.
Si le Congrès parvient à stabiliser temporairement la situation, l’année 2025 s’annonce encore plus complexe si aucun plan de relance pérenne n’est adopté rapidement.